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963, la guerre froide bas son plein. La France se lance à corps perdu dans la course à l'armement nucléaire et ses hommes politiques semblent atteints d'un mal mystérieux. Michelle, une étudiante de 23 ans, intègre le SDECE (précurseur de la DGSE) et se retrouve propulsée au centre d'un complot destiné à bouleverser l'ordre mondial. Son enquête la mène à Berlin, des deux cotés du mur, où son périple prend un tour plus dangereux qu'elle ne l'imaginait. La vie d'un agent des services secrets n'est pas aussi dorée que dans les romans d'espionnage.
Passionnés de bande dessinée depuis toujours, Olivier Marin au dessin et Marine Bourgeay au scénario se sont naturellement trouvés pour créer leur premier album dans la lignée de leur maîtres. L'œuvre d'Hergé mais surtout celle de Jacobs planent sur Michèle qui réunit les caractéristiques propres à ce genre avec un graphisme épuré mais précis, des couleurs sobres et un découpage sans exubérance. Le scénario est également sur un tempo propre à ce style, avec une unité de temps et de lieu proches des aventures de Blake et Mortimer. Le thème de l'espionnage avec pour toile de fond la guerre froide, sujet classique s'il en est, est bien entendu de circonstance. Une des seules innovations consiste à inclure un peu de sensualité avec quelques scènes présentant une héroïne légèrement vêtue. Mais là encore les auteurs ont le bon goût de ne pas tomber dans un voyeurisme un peu trop à la mode aujourd'hui. Une touche de féminité qui redonne un petit coup de jeune. La quatrième de couverture se montre en revanche un peu présomptueuse : Michèle n'est pas la première héroïne ligne claire, ou alors c'est oublier un peu vite Franka de Henk Kuijpers.
Ce premier tome reste néanmoins parfois approximatif sur certains raccourcis du récit. L'intégration de Michelle au sein du SDECE puis son passage au groupe d'action du 11e choc se fait sans aucune émotion et avec une rapidité déconcertante. Les fameuses périodes d'entraînement et de préparatifs si savoureuses en tant normal sont ici shuntées. Certes cela assure une progression significarive de l'histoire en peu de pages mais le plaisir et l'intensité en sont un peu diminués. De même les personnages ne présentent pas une profondeur de caractère très importante, les évènements semblent glisser sur eux sans trop d'effet. C'est dommage, la crédibilité en pâtit d'autant.
Le verre est tout de même plus plein que vide et se replonger dans une atmosphère qui rappelle quelques uns des meilleurs moments de la bande dessinée franco-belge est agréable. On peut espérer et souhaiter que les auteurs sauront transformer ce premier essai prometteur. C'est le moins que l'on puisse faire, by jove !
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Les avis
voltaire
Le 03/01/2008 à 19:48:39
La fin intrigante qui appelle une suite change l'avis que l'on peut avoir sur cet album.
Le dessin, des plus classiques, est clair (comme la ligne !) mais pas "bouleversifiant". Quant à l'histoire, ça trainaille un peu. Et pourtant le thème (espionnage), l'époque (début des années 60) et le lieu (Allemagne) étaient certainement des choix gagnants.
J'attends la suite pour me faire une meilleure idée.