L
e sujet est trop important pour prendre son temps et la demande du public demeure soutenue, le deuxième tome de Merci l’amour, merci la vie arrive déjà sur les étales ! Yannick Grossetête n’a pas perdu une minute et continue sa mission : expliquer et illustrer les défis engendrés par les relations amoureuses dans l’époque contemporaine, avec le plus grand sérieux... ou presque.
Énormément d’esprit, ce qu’il faut de décalage et un talent certain pour pointer les grandes absurdités du moment, l’auteur aligne, distord et égratigne le quotidien avec une férocité, non pas sanguinaire, mais plutôt étonnée, voire abasourdie. Il faut dire qu’entre le mystère éternel de la mécanique homme-femme et la pénétration toujours plus profondes des nouvelles technologies, il y a de quoi imaginer le pire. C’est exactement là que se concentre l’art du gaillard : des bambins discutent plan de vie, un quidam est harassé par un Mark Zuckerberg plus que collant et, certainement attendu par beaucoup de couples, la combinaison ultime pour réussir un cunnilingus satisfaisant est enfin révélée ! La diversité et l’originalité des situations sont permanentes. Ajoutez-y un sens aiguë de la chute et vous obtenez une lecture détente des plus abouties. Graphiquement, le tout est illustré à la manière des dessinateurs de presse. Le trait simple et synthétique va à l’essentiel. À peine posé, il provoque un instant de doute, irrémédiablement suivi par une avalanche de rire. La réaction est garantie.
Provocateur, à limite du politiquement correct et « tapant » invariablement juste, Merci l’amour, merci la vie est un recueil hilarant et salvateur, particulièrement en ces temps difficiles. À lire sans modération !
Les avis
Saigneurdeguerre
Le 06/04/2021 à 20:42:05
La couverture donne le ton ! Il est fort probable que nombre de personnes seront scandalisées par le contenu de ce petit livre. Yanick Grossetête ne fait pas dans la dentelle. Son humour est corrosif pour ne pas dire carrément vulgaire, mais c’est là une question d’appréciation personnelle.
Le sociologue y verra une étude sur les mœurs de notre temps, le psy toutes les perturbations mentales qu’entraîne notre mode de vie, le religieux un livre satanique qu’il faudrait faire flamber sur un bon bûcher en compagnie de son auteur, le philosophe la décadence d’une société après l’apogée d’une civilisation qui a tout de même donné lieu à au moins deux guerres mondiales reconnues, le sexologue les bienfaits de diverses techniques visant à se procurer du plaisir, le pédagogue ce qu’il pourrait bien y avoir d’instructif , le juge un nombre incalculable de délits…
Je laisse à chacun la liberté de se situer dans ce vaste champ des sentiments humains en fonction de son passé, de ses expériences, de son éducation…