Info édition : Noté "Première édition" et contient un dossier de 4 pages en fin d'album.
Résumé: La République française vient de libérer son voisin belge du joug autrichien. Danton et le Dragon Dragon y flairent une excellente opportunité d'y voler les oeuvres d'art les plus prestigieuses du plat pays pour le compte de leur poche commune ! Entre les Belges qui se rebellent, les Autrichiens qui contre-attaquent, comment faire fortune quand on est un couard de première ? Quoi qu'il en soit, il lui faudra garder la tête sur les épaules, à l'inverse de ce qu'il se passe à Paris au même moment.
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novembre 1792. Pour le dragon Dragon, Valmy, c’est bel et bien fini. Le voici désormais à deux cents kilomètres de là, s’apprêtant à prendre part à un nouvel épisode emblématique des guerres révolutionnaires : la bataille de Jemappes. Emmenée par le général Dumouriez, l’armée de la toute récente République française emporte une victoire de prestige face à l’Autriche. Un succès qui doit peu au couard Dragon qui, une fois de plus, s’est arrangé pour éviter tout combat. Une balle à bout portant dans la nuque de son propre cheval, propre et nette, et voici le soldat légitime à battre en retraite. Mais la manœuvre n’a pas dupé le Duc de Chartres (qui deviendra, bien plus tard, Roi des Français) bien décidé à infliger au bas gradé la sanction qu’il mérite. Mais, en ces temps troublés, avoir été pris sous son aile par Danton s’avère être la meilleure des protections… Il faut dire que le Montagnard a besoin d’une petite main pour la basse besogne : le pillage de centaines d’œuvres à travers la Belgique. Le plat pays libéré du joug autrichien, vous disiez ?
Inutile de tourner autour du pot : quel plaisir que de retrouver le personnage du dragon Dragon dans ses nouvelles aventures ! Tous les éléments qui faisaient le sel du premier tome se retrouvent dans ce second volet. Le fond historique, d’abord, est toujours parfaitement maîtrisé (tant dans le scénario que s’agissant des dessins). Le fait que les deux auteurs aient déjà travaillé sur la période de la Révolution française y est, sans doute pour quelque chose. Mais une telle maîtrise mérite assurément d’être soulignée. Car l’intérêt du récit tient au fait qu’il s’inscrit pleinement dans la grande Histoire, mettant même en lumière ce que peuvent être ses absurdités ou atrocités (pourquoi faire de la fiction quand la réalité est à ce point riche ?).
Au menu : le procès de Louis XVI et ses conséquences, le cynisme de Danton ou encore la trahison de Dumouriez. À cette solide base documentée sont, par ailleurs, adossés les "exploits" fantasques de ce héros truculent qu’est le dragon Dragon. Fin bretteur mais dégainant son arme le moins possible, ce personnage réjouit le lecteur par ses excès et par son habileté à tracer sa route en s’en tirant toujours à bon compte. Il est difficile, enfin, de ne pas évoquer les dialogues tranchants de Nicolas Juncker. Ce dernier démontre une nouvelle fois un sens de la formule d’une efficacité, notamment comique, remarquable. Chaque phylactère (ou presque) est l’occasion d’un bon mot voire d’une réplique bien sentie qui, régulièrement, entrent en résonnance avec l’histoire plus contemporaine : « Le jour où la France appellera un général pour la sauver, c’est qu’il n’y aura plus grand-chose à sauver ».
Dans la veine du précédent album, Belgique, c’est chic est délicieux et plein de malice. À présent, direction l’Italie pour de nouvelles aventures…
Lire l’interview des auteurs, parue à l’occasion de la sortie du tome 1.