Résumé: Collégien sage, sans histoire mais souvent victime de brimades de la part de ses camardes, le jeune Dan se sent invisible. Il n'a que peu d'attentes lorsqu'il part en voyage scolaire en Europe. Une série de premières expériences commencent alors à le changer : premier Fanta, première fondue, premier vol de vélo à des punk rockers allemands... et premier amour.
À
la fin du collège, qu'il a supporté tant bien que mal, Daniel, un garçon de treize ans vivant dans une petite ville en banlieue de Los Angeles, participe à un voyage en Europe. Poussé par ses parents, qui voient dans ce périple l’occasion rêvée pour leur fils de profiter et s'émanciper, Dan embarque donc, avec quelques-uns de ses camarades, pour un voyage qui marquera leur vie au-delà de ce qu'il avait imaginé.
Les voyages forment la jeunesse dit le proverbe. Dans le cas de Daniel Santat, il n'est pas trop fort de dire que celui qu'il fit sur le Vieux Continent, à presque quatorze ans, changea sa vie. Lui, le garçon timide, toujours inquiet du regard des autres et désireux d'éviter de trop attirer l'attention, a entrepris un périple que beaucoup de jeunes Américaines et Américains effectuent en fin de lycée. Mais lui l'a fait (bien) plus jeune, à une période de la vie où tout parait neuf. Il l'a également entrepris à une autre époque. Été 1989, alors que Amazon (1994), Google (1998) ou l'Iphone (2007) n'existent pas, alors que le mur de Berlin se dresse entre les deux Allemagne et sépare le bloc de l'Est et celui de l'Ouest, et que le mot liberté n'a pas le même sens qu'aujourd'hui.
Mais ce n'est pas seulement une plongée dans le temps que propose l'auteur de Panique Aquatique. Il invite le public à le suivre dans ses souvenirs d'enfance et sa découverte du monde. À travers son périple, que l'artiste ponctue habilement de flashback sur des évènements marquants, voire carrément traumatisants, de son passage au collège, il conte ses premières fois ; le premier voyage, la première bière, la première soirée en discothèque, le premier vol et bien sûr le premier amour.
S'appuyant sur un trait rond, une mise en scène classique, des situations tour à tour embarrassantes, ridicules ou touchantes mais toujours drôles et une belle fluidité, Dan Santat propose donc un album nostalgique et joyeux. Un doux moment de lecture inspiré - la postface l'explique très bien - de son expérience, de ses souvenirs et de ceux de ses amis. Bourré d'humour, notamment grâce aux situations dans lesquelles il n'hésite pas à se tourner en ridicule, son intrigue s'avère sans réelle surprise, mais sans fausse note. Les plus pointilleux pourront toujours regretter le manque de détails des décors et des visages parfois un peu trop similaires ; toutefois, la lecture se fait facilement et laisse le sourire.
Récit sur l'adolescence qui allie humour et bienveillance, Le Meilleur voyage de toute ma vie est surtout une histoire universelle, celle d'un gamin qui s'ouvre au monde et s'accepte, faisant ainsi ses premiers pas dans la vie d'adulte.
Les avis
Erik67
Le 27/05/2025 à 07:08:15
Quand on est un collégien, il est facile de voyager à travers une virée de classe et on peut très vite être emballé au point de le qualifier comme le meilleur périple de sa vie surtout quand on vient d'un milieu défavorisé ou d'une vie plus ou moins difficile en raison de la maladie de l'un des deux parents.
C'est ce qui arrive d'ailleurs à notre jeune héros Dan qui est un américain vivant dans la banlieue de Los Angeles. Il s'agit d'une œuvre autobiographique signée par l'auteur Dan Santat qui a voyagé en Europe durant l'année 1989. Le périple a d'ailleurs commencé en France, avant de se poursuivre en Suisse et en Allemagne puis en Autriche et enfin en Grande-Bretagne.
Il est vrai que Dan était assez réticent à vivre ses premières véritables vacances car il ne savait pas comment cela se passerait au juste. Il est vrai qu'il n'a pas vraiment été gâté par le collège et son lot de moqueries de la part d'adolescents pas toujours respectueux des maladresses des autres. Ses appréhensions légitimes le fermaient totalement du monde.
Petit à petit, il y a quelque chose qui se passe et surtout une relation d'amourette qui va prendre de l'ampleur le temps de ce voyage scolaire où il découvre de nombreux pays européens. J'ai bien aimé cette évolution progressive qui sent l'authenticité et la sincérité. A la clé, il y aura manifestement de l'émancipation vers une vie plus adulte.
J'ai bien aimé cette BD car j'ai vécu quelque chose de similaire durant d'ailleurs presque la même année. Cela renvoie incontestablement à son vécu et on comprend mieux l'auteur car il y a manifestement des liens de connexion.
A noter également un graphisme coloré pour le moins assez agréable et qui rend la lecture assez facile d'accès. On se dit que c'est bien une BD destinée à la jeunesse mais pas que. C'est surtout une espèce de carnet de voyage qui fait également dans l'expérience de vie et des souvenirs.
Je tiens enfin à remercier Babélio ainsi que l'éditeur Rue de Sèvres de m'avoir offert si gracieusement cette BD jeunesse dans le cadre d'un masse critique. C'est toujours un plaisir pour moi de découvrir ce type d’œuvre que je peux par la suite partager avec vous.
Evidemment, je ne peux que conseiller la découverte et la lecture de ce roman graphique afin de passer un bon moment nostalgique. C'est comme boire un Fanta sucré qui nous replonge des années en arrière !