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uestion : quel point commun entre L'autre fin du monde, une brique de plus de mille pages en noir et blanc, format dictionnaire, et Le crime de Guivéa, un livre plein de couleurs, si petit qu'on pourrait passer plus de mille fois devant sans même l'apercevoir ? Réponse : Ibn Al Rabin, qui n'en est pas à une idée saugrenue près...
Sa nouvelle trouvaille ? Adapter le meilleur de la Bible en bande dessinée : il reprend en partie le texte original, il le met en scène et il l'accomode de dialogues de son cru... plutôt éloignés du ton de départ. Le contraste est amusant et fait ressortir encore plus l'absurde d'une petite histoire pas si légère qu'il n'y paraît.
Le dessin, simple et efficace, prouve une fois de plus que l'auteur peut plier son style minimaliste à n'importe quel genre. Il remplit son office et fait que le tout se lit très vite. Trop vite ? Il est vrai qu'Ibn Al Rabin revient à quelque chose de plus modeste, dans la lignée de Cot Cot. Mais il ne devrait de toute façon pas en rester là, et rendez-vous est déjà pris avec Sichem et Dina.
Alors, en fin de compte, ce Meilleur de la Bible, aussi indispensable que l'ont été Retour écrémé ou encore L'autre fin du monde ? Peut-être pas. Mais ça ne mange pas de pain, comme on dit, et c'est assez surprenant pour qu'on y jette un oeil curieux. Non ?