C
'est la loose... comme toujours. Enfin, un peu plus que d'habitude. Owl a quitté la coloc et il n'y a personne pour payer le loyer depuis que tout l'argent part en fumée... au sens propre. Il y a donc urgence à renflouer les comptes. Évidemment, il ne faudra pas compter sur Werewolf, qui roule pour sa pomme. Pour corser le tout, le gouvernement a décidé de lutter contre la fraude aux allocs dont bénéficie Megg, et Mogg se voit retirer sa pension par son riche géniteur. Va-t-il falloir se mettre -horreur- à bosser ?
Avec ce cinquième tome, Simon Hanselman, primé l'an dernier à Angoulême, ne faiblit pas dans sa chronique, en partie autobiographique, des cas sociaux ordinaires. C'est toujours aussi drôle, cynique, trash, et dans la continuité des précédentes histoires. Là où les deux premiers volumes étaient une succession de saynètes sans réelle cohérence, la suite présente, elle, une histoire bien construite. Comment pouvoir vivre sans Owl, sans le type "normal" du groupe, qui a un salaire et se montre un minimum responsable ? La coloc vire à l'amer, avec le passé de Megg qui resurgit, le couple qui se délite. Le tout est entrecoupé de séquences rocambolesques sur la façon la plus absurde possible de gagner de l'argent ou d'évacuer une frustration sexuelle. Le dessin s'améliore, il suffit de voir la couverture. Le trait est plus précis, les couleurs saturées donnent toujours ce côté enfantin à un récit résolument adulte. L'auteur arrive à rendre "mignon" les pires scènes X ou propices au malaise. L'édition est soignée : couverture souple avec une protection transparente, reproduction de tableaux sur les gardes.