Le 20/09/2024 à 01:57:18
J'avais trouvé le premier tome assez sympathique, même si c'était du gros n'importe quoi. Mais là, c'est du gros n'importe quoi qui n'a que très peu d'intérêt. L'essentiel de l'histoire se déroule dans une usine désaffectée où différents groupes se tirent dessus avec des fusils désintégrateurs ou pétrifiants, et ils jouent à Tarzan en se balançant à des chaînes et en s'attrapant en plein vol comme des cascadeurs professionnels. Voilà. L'humour, quant à lui, se résume aux personnages qui font des gros ou des petits yeux selon la situation. Ce n'est pas parce qu'on dessine bien qu'on peut se permettre d'écrire n'importe quoi. Où est passé le grand Merwan d'antan?Le 09/02/2024 à 11:48:46
Un peu long et répétitif (le premier tome souffrait déjà de quelques longueurs...) malgré de superbes dessins et mises en couleur originales. Sacré taf quand même ! J'ai préféré le tome 1 plus accès sur l'humour et la détente. Ici, on vit presque un huis-clos sur 130 pages et c'est usant.Le 04/01/2024 à 12:33:12
Après un premier opus de très grande qualité et rafraichissant via son sport et ses règles débridées, nous repartons vers Pan avec nos héros suite à leur victoire sur Fortuna. Ces derniers se perdent en chemin et finissent à la Source, sorte de sanctuaire du savoir d'avant l'effondrement. Exit donc le sport ballon prisonnier en mode pastiche, place à un récit se déroulant dans un lien clos où il sera question de terroristes, de politique, d'histoires de famille, d'armes futuristes rappelant le jeu "Splatoon" et d'une disquette MacGuffin. Visuellement, Merwan s'amuse de nouveau comme un petit fou avec ses aquarelles. L'encrage et les textures sont généreuses pour un rendu cartoonesque dans la continuité du précédent volume. Scénaristiquement parlant, c'est un peu plus délicat dans le sens où le récit est beaucoup plus court et part dans tout les sens. De plus, certains éléments scénaristiques auraient pu être évités (le 'père' d'Aster) ou au contraire davantage développés (la géopolitique et les différentes factions). C'est sympathique dans l'ensemble mais c'est surtout un sentiment foutraque qui prédomine. J'ose espérer que cet opus un peu maladroit n'est qu'une erreur de parcours et que le prochain album saura relever le niveau avec panache, et tutoyer de nouveau les sommets du premier volume.Le 18/12/2023 à 17:15:29
Il y a quatre ans le chevronné Merwan Chabane nous scotchait avec un délirant one-shot post-apo entièrement axé autour de l’absurde et de sa technique graphique prodigieuse. Sans prévenir il débarque avec cette suite immédiate, plus courte… et bien plus bancale malheureusement. La première chose qui choque en reprenant le précédent volume c’est la force des couleurs directes, déjà remarquables sur l’album de 2019. On pourra trouver les planches trop chargées voir incertaines du fait de l’aquarelle mais chacun sera forcé de reconnaître l’incroyable précision des textures et des couleurs dans cet espère de cour de récré pour le grand Marwan! L’encrage très délicat laisse certains traits en crayonnés quand certains volumes exposent d’un noir profond, le tout permettant d’éviter un effet dilué de l’aquarelle en créant une progression des densités. Très fort. Surtout, les extraordinaires mise en scène et technique anatomique de l’auteur empêchent ses personnages de se noyer dans ces entrelacs de couleurs. Jouant avec ses bonshommes dans le huis-clos d’une ancienne usine, Merwan fait mumuse avec des armes tout droit sorties d’un jeu vidéo comme Splatoon ou Portal qui crachent des rayons fluo du plus bel effet. L’action devient alors brillante de possibilités en renouant avec le dynamisme de la balle au prisonnier du premier tome… Malheureusement ces quelques idées magnifiques (une arme figeant les corps, l’autre désintégrant temporairement la matière… y compris les décors!) restent trop peu exploitées pour laisser la place au déroulé d’une intrigue qui part de trop loin pour nous intéresser. Inventant un passé à Aster (qui est ici loin d’avoir le statut de personnage central), Merwan complique pour rien la lecture qui n’aurait dû n’être que ludique, donnant un peu le sentiment que le copain Sanlaville lui a grillé la priorité en reprenant son concept sur le délirant Banana Sioule. Disposant de tous les atouts dans sa manche, le dessinateur choisit pourtant de montrer un quasi thriller politique lançant factions de pirates contre forces de sécurité de la grande Nation. Ouvrant l’album sur une carte des territoires comme pour nous expliquer qu’il va cette fois développer son univers, Merwan oublie que l’on ne sait que bien peu de choses à son écosystème et que le premier volume tenait surtout comme mécanique sportive et compétitive. Abandonnant ici complètement le sport et ses interactions, Merwan a voulu recréer une situation de confinement où se développe une micro-société. Mais il en oublie du coup le concept de la série et on se demande pourquoi il n’est pas parti sur un tout autre album. Changeant de braquet, d’essence et de route, Merwan perd un peu son lecteur en ne pouvant laisser libre-court à une fresque géopolitique du monde d’après dans le huis-clos de l’usine et en refusant de délirer complètement sur des acrobaties que le terrain de jeu permettait. Comme s’il était passé à côté de son sujet, parti sur une fausse bonne idée ou plutôt sur un malentendu, il laisse ce second tome inattendu comme un épisode bis oubliable. Fort dommage. Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2023/12/12/mecanique-celeste-2/BDGest 2014 - Tous droits réservés