Résumé: Après avoir fait d'étranges découvertes dans la maison de Mac donald où il séjourne, Clyde décide de porter secours à RJ emprisonné dans le bureau du shérif. Soucieux de racheter sa dette, il s'enfuit avec lui afin de lui éviter un lynchage public ! Les hommes de Mac donald lancent alors à leurs trousses les chiens de l'enfer !!
C
lyde décide finalement de venir en aide à son compagnon de route, Robert Johnson. Ce dernier, emprisonné dans le bureau du shérif, est promis au lynchage, sans autre forme de procès. La couleur de sa peau constitue une première infraction mais il est également soupçonné d’avoir assassiné le beau-frère de MacDonald, un homme puissant qui règne en maître sur une petite ville où l’alcool est interdit. Après une évasion sanglante, les deux fugitifs sont pris en chasse. Parmi les poursuivants figurent trois molosses désignés comme les "chiens de l’enfer".
Où veut donc en venir Akira Hiramoto ? Une question peut-être incongrue mais que le lecteur est en droit de se poser après lecture du quatrième tome de Me and the devil blues. Tout commença pourtant de façon presque ordinaire : la légende de l’un des grands noms du blues dont l’ascension fulgurante avait fait dire à certains que le diable était sans doute passé par là. Un début de série prometteur qui met en place les personnages, décrit l’ambiance des plantations dans les années vingt, mais aussi celle des "Juke Joint" dans lesquels évoluaient des musiciens de talent comme Willy Brown ou Son House. Même si la qualité du récit était en deçà du Rêve de Meteor Slim, par exemple, le premier opus avait laissé une très agréable impression d’autant que l’auteur était parvenu à suggérer l’apparition du Malin, laissant planer le doute sur la réelle provenance du don de Robert Johnson.
Trois tomes plus tard, le blues s’est tu, les champs de coton ont disparu et les "Juke Joint" ne sont plus qu’un lointain souvenir. Clyde Barrow est passé par là, emportant avec lui le destin d’un musicien noir possédant désormais une main munie de dix doigts (il ne fallait pas chercher plus loin l’origine de cet incroyable talent). Non contents de se trouver mêlés à un trafic d’alcool, ce qui tombe plutôt bien (ou mal, c’est selon) en pleine période de la Prohibition, les deux compères doivent aussi faire face à un vieil homme aveugle qui, apparemment, aime bien les petits garçons et fuir devant trois chiens, ou plutôt trois cerbères, dont le profil psychologique imaginé par l’auteur est digne des plus célèbres sérials-killers. Bien sûr, l’allégorie relative à l’enfer ainsi que la morale du "diable n’est finalement pas celui qu’on imagine" sont facilement reconnaissables. Malheureusement, c’est le côté kitsch qui transparaît en premier lieu d’un album très punchy, parfois gore mais aussi un peu fourre-tout.
Bonne nouvelle cependant : Robert Johnson reprend sa guitare en main à la fin du récit. L’occasion d’un nouveau départ ? Stop Breakin' Down Blues !