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ax, Fang, Iggy, Nudge, Gasman et Angel seraient des enfants comme les autres s’ils ne vivaient pas seuls dans un chalet totalement isolé et s’ils n’étaient pourvus d’ailes. Ces appendices dorsaux sont le fruit de manipulations génétiques menées par des scientifiques à « L’École », un lieu sinistre d’où Max et ses amis se sont échappés cinq ans plus tôt avec l’aide d’un certain Jeb Batchelder qui a disparu depuis. Ce passé douloureux se rappelle bientôt au souvenir de la bande lors d’une promenade en forêt. Des « Erasers », mutants lycanthropes travaillant pour « L’École », surgissent et enlèvent Angel. La surprise passée, les enfants décident de retourner à leur ancienne geôle afin de sauver la plus jeune d’entre eux. Mais la route est longue et semée d'embûches, les loups-garous semblant les suivre à la trace...
Pour son entrée dans la cour des éditeurs de manga (ou assimilé), Le Lombard a décidé de publier l’adaptation par Narae Lee de Maximum Ride, saga romanesque de l’écrivain et scénariste américain James Patterson. À la lecture de ce premier tome, le choix de la maison d’édition paraît hasardeux, à l’heure où l’offre en bandes dessinées nippones est déjà particulièrement variée et étoffée.
En effet, loin de se démarquer, l’album se limite à emprunter des sentiers déjà largement parcourus, sans vraiment y apporter de touche innovante. D’un côté, il y a un groupe de jeunes gens, anciens cobayes de laboratoire et dotés de facultés spéciales, de l’autre une bande de scientifiques aux visées encore mal définies mais aux pratiques clairement louches et épaulés par des mutants de leur création. Les seconds tentent de s’emparer des premiers qui, tout en s’entraidant et en cherchant à échapper à leurs poursuivants (et tortionnaires), aimeraient bien connaître la vérité sur leurs origines. Bons et grands sentiments sont au rendez-vous de cette intrigue, tout comme l’inévitable mentor – figure fugacement évoquée - qui pourrait ne pas être si désintéressé ni bon que ça, ainsi que l’ancien ami, métamorphosé et passé dans le camp des mauvais. Le récit se laisse cependant lire grâce à la bonne dose d’action et aux multiples péripéties qui ne cessent de le ponctuer. Malheureusement, la plupart des retournements de situation sont attendus, voire convenus, les éléments parsemés ça et là formant autant de grosses ficelles et de fils blancs sans surprise. Même les caractères des protagonistes – Max en tête – frôlent la caricature.
Porté par un dessin de facture honorable quoique peu inspiré, et doté d’un découpage lisible et clair, ce premier volet de Maximum Ride peine à convaincre. Les inconditionnels d’histoires d’action s’y retrouveront peut-être ; les autres passeront sans doute un moment pas franchement désagréable, mais sans être enthousiasmés pour autant.