Info édition : Noté "Première édition". Couverture avec rabats.
Résumé: Max Winson n'a jamais perdu un match de tennis de sa vie. Adulé par la foule, il n'est pourtant pas celui qu'on croit. Grande carcasse mélancolique à l'allure de Pierrot, il n'est que le produit d'une enfance volée par des entraînements inhumains, le pantin d'un père tyrannique. Quand ce dernier devient trop faible pour le coacher, la liberté s'offre à lui avec son cortège de paradoxes existentiels...
M
ax est un fils qui gagne. Depuis sa seizième année, il enchaîne les victoires avec une nonchalance déconcertante ! Sept ans qu’il règne sans partage sur le circuit ATP. Mais cette suprématie a un prix que bien peu imaginent.
Max Winson est l’occasion de retrouver Jérémie Moreau et un récit plein d’imagination et de sensibilité sur le rapport aux autres.
Ce premier album en solitaire relate le quotidien d’un adolescent formaté par un père soucieux de transformer sa progéniture en une machine à gagner qui, docilement, engrange les trophées sans passion… Le monde du sport est riche d’exemples de prodiges programmés par des parents qui, à défaut de vouloir le meilleur pour leurs bambins, projettent sur eux leurs rêves inachevés. Max grandit ainsi sous l’emprise d’entraineurs pour qui la perfection est une idée fixe et la victoire une obsession.
Avec La tyrannie, la compétition est élevée en vertu cardinale d’une société vivant au rythme des succès de son idole. Mais Jérémie Moreau pousse plus loin la réflexion et pose le sport comme business-model et substitut à la guerre que les nations hésitent désormais à se faire. Un match devient alors le vecteur promotionnel de la supériorité de systèmes politiques ou économiques qui ne se reconnaissent que dans leurs vainqueurs. Désormais, les illusions du baron de Coubertin peinent à planer au-dessus de la flamme olympique, sauf pour Max !
Rompant avec le graphisme du Singe de Hartlepool, le jeune dessinateur donne joliment vie à ses personnages grâce à un trait fin et délicat qui saisit et transmet l’essentiel : l’émotion. Parallèlement, il confère à ses dialogues comme à sa mise en gris toute la profondeur nécessaire pour porter un propos qui sait aller au-delà de la simple histoire d’un petit Prince qui, le soir venu, compte ses balles jaunes pour s’endormir.
Cet album original concrétise tous les espoirs mis en l’ancien pensionnaire des Gobelins qui à seize ans décrocha le prix de la BD scolaire d’Angoulême. Depuis, il a acquis - en 2013 - la considération de ses pairs et du public avec les Prix Château de Cheverny de la bande dessinée historique et des libraires de bande dessinée … N’y aurait-il pas un peu de Max en Jérémie ?
La preview
Les avis
Cellophane
Le 05/04/2020 à 17:58:33
Légèrement déroutant, cet album…
Visuellement, par le dessin un poil manga mais pas totalement, qui va à l’essentiel mais parvient à être presque flou dans certaines actions tant il est sommaire…
Narrativement aussi – le postulat de base est déjà étonnant puisqu’il part de ce qui serait un final dans la plupart des histoires : Max Winson a tout et est arrivé au sommet ou presque.
L’histoire nous emmène donc au-delà, dans une façon de s’entraîner décalée, dans un défi final plutôt tordu…
Une réflexion sur la victoire malgré soi, la prise en main de son destin, qui n’est pas inintéressante dans un album qui coule finalement aisément…
sulli
Le 10/10/2014 à 11:25:39
Une satire froide de la société de compétition
Jérémie Moreau est l’auteur d’une satire caustique de notre société de compétition où la réussite est une obsession. Le malheureux et attachant personnage incarne à la fois l’échec et les travers de cette société.
Dans cette BD, tout est très caricatural et l’excès dans les choix de l’auteur m’a légèrement distancé du message : un père tyrannique, un public fanatique, des décors surréalistes et un héros chagrin. Côté dessin les amateurs de BD qui ont adoré le Singe de Hartlepool - dont Moreau a signé le dessin – seront surpris, car le traitement est très différent. Ici le dessinateur a choisi des dégradés de gris, un trait fin et juste, mais très monotone, des typographies froides et des ambiances plates. Un traitement qui correspond parfaitement au sujet traité. J’ai aimé en revanche la façon dont il joue avec les cases qu’il n’hésite pas à déformer et à briser.
L’idée est forte, on reconnaît le talent de Jérémie Moreau, mais je suis passé à côté de cette BD.
https://bdsulli.wordpress.com/
tetris92
Le 01/02/2014 à 21:26:00
Lunaire, maladroit et naïf, le personnage de Max est très attachant ! Le contraste avec les explosifs et caricaturaux entraineurs (le père puis son remplaçant) fait des étincelles !
Les parties de tennis sont très bien mises en image, le tout est drôle, dynamique, vivement la suite !