Résumé: Au moment où commence cet album, la Pologne vit ses premières années sans le Mur. Si l'espoir est toujours là, les difficultés n'ont pas disparu pour autant, et de nouveaux problèmes surgissent avec l'arrivée de la drogue, l'essor du sida et les injustices sociales. Quant à Marzi, elle quitte progressivement l'enfance pour faire ses premiers pas dans l'âge incertain de l'adolescence. Entre autobiographie et chronique d'une époque, un nouvel épisode doux amer des aventures de Marzi.
L
e régime communiste a cédé la place à une démocratie en marche. La Pologne change, les gens et les habitudes aussi. Finies les files devant des magasins vides, terminés les cours obligatoires de russe, maintenant un vent de liberté souffle et Marzi le vit au quotidien. Pourtant, cette nouvelle ère où tout semble plus facile voit aussi surgir de nouveaux problèmes.
Dans ce sixième tome, Marzena Sowa et Sylvain Savoia reprennent, pour le plus grand plaisir du lecteur, une formule qui a fait ses preuves et a su conquérir. Encore une fois, les mini-récits aux rares dialogues se succèdent afin d’évoquer les débuts de la période post-communiste et leurs conséquences sur la vie de l’héroïne et de son entourage. Le caractère autobiographique transparaît, sans jamais que la scénariste n’en fasse trop, gardant au contraire une justesse et une mesure bienvenues. Au sérieux indéniable de certains aspects, toujours contrebalancés par une certaine naïveté dédramatisante dans leur présentation, répondent des moments plus légers, voire amusants, qui prennent, par moments, une tournure un peu plus sombre.
Tout y passe et l'album dresse un tableau vivant et précis de ces années-là : depuis l’ouverture d’un supermarché bien achalandé, le déferlement de la mode et des films occidentaux ou les nouvelles expériences (scoutisme, cours sur le corps humain) jusqu’aux difficultés engendrées par l’arrivée de la drogue, l’avancée du sida et les ravages de l’alcoolisme. Au milieu, se glissent des épisodes familiaux et amicaux qui permettent à Marzi de se construire, de grandir, le point d’orgue étant la disparition de sa grand-mère, moment tout de sensibilité et de délicatesse. Enfin, le dessin de Sylvain Savoia séduit par son trait juvénile, sa mise en couleurs vives, sa facilité à accompagner le propos et à représenter la réalité évoquée sans faux-semblants ni fausses pudeurs, mais en se mettant au niveau du regard d’enfant que l’héroïne porte sur cette époque.
Plaisir et bonheur sont au rendez-vous de Tout va mieux..., confirmant, une fois de plus,les qualités de cette série dont les niveaux de lecture savent plaire aux plus grands comme aux plus jeunes.