Le 12/06/2025 à 21:06:11
Cette intégrale comprend 8 histoires courtes comprises entre 5 et 12 pages qui ont été publiées dans le journal Tintin ou ses hors-séries à la fin des années 60, début 70 signées Christian Godard. On trouve aussi, trois aventures au format un peu plus long : 20, 30 ou 44 pages. Il s'agit dans l'ordre de citation d'"Églantine de ma jeunesse", "Destination guet-apens" et "Les clochards de la jungle". Martin Milan est un aviateur disposant d'un vieil appareil qui stationne dans un petit aérodrome. Il est la risée du club d'aviation où il séjourne à cause de la vétusté de son avion. C'est la thématique des principales histoires courtes que l'on trouve au début de l'intégrale. Elles se déroulent toute dans l'aérodrome en lieu clos. Ce ne sont pas mes histoires préférées, même si elles ont un charme indéniable. On y découvre déjà la personnalité de Martin un rien désabusé et pince sans rire. La série semblait partir sur une base humoristique, alors que, par la suite, elle ira dans quelque chose de différent. La série gagne ses lettres de noblesse avec Destination guet-apens une affaire d'espionnage en Europe de l'Est au ton déjà cynique. Sans transition, on voit Martin quitter son club d'aviation et se retrouver dans une sombre affaire au ton plus sérieux ; même si Godard nous gratifie de jeux de mots sur les noms des personnages un peu lourds. Mais c'est surtout avec "Les clochards de la jungle" que la série connaît un vrai tournant. Pour la première fois Godard fait un album de Martin Milan de 44 planches. Un petit garçon part à la recherche de son père disparu en Amérique du Sud, suite à la découverte d'une mine d'émeraude. Un journaliste avide de scoop demande à Martin de les emmener dans des territoires isolés en pleine forêt dense. Comme souvent chez Martin Milan, la série est l'occasion d'un message plus complexe sur le bien et le mal et l'exploitation des opprimés. "Églantine de ma jeunesse" est aussi une belle histoire d'amitié entre un jeune enfant et une lionne qui délivre une belle leçon de vie à la fin. On retrouve aussi quelques récits inédits en album comme le très bon "le chemin de nulle part" au ton très fantastique. Le dossier très bien fait pour une fois chez Le Lombard (qui prend exemple sur les intégrales Dupuis) décrit les débuts de Godard, avec beaucoup de dessins et d'illustrations originales, ainsi qu'une interview de l'auteur. Cette intégrale est une très bonne nouvelle et j'ai hâte de retrouver la suite qui est encore meilleure.Le 11/01/2020 à 09:35:03
Cette 1ère intégrale regroupe les premieres histoires de "Martin Milan", parues dans le journal de Tintin de la fin des années 60. Aussi bien graphiquement que scenaristiquement, c'est assez inégal. Le début laisse assez dubitatif sur ce titre, et il faut attendre un certain temps avant de trouver ce qui fera le sel de cette série : de l'humour fin et de l'émotion, deux ingrédients pas toujours utilisés ensembles dans les BD de cette époque. Enfin, pour ne parler que de cette intégrale, le choix des couleurs de couverture et de dos, très coloré, tranche franchement (et, pour ma part, trop) avec ce dont on nous a habitué, dans les intégrales Patrimoine, bien plus réussies habituellement. Cette intégrale vaut surtout pour celles et ceux qui, comme moi, ne connaissaient pas "Martin Milan". Et représente l'espoir qu'une autre série de Godard fasse l'objet d'une intégrale : "Norbert et Kari"BDGest 2014 - Tous droits réservés