Résumé: Amérique du sud, décembre 1801. L'explorateur Alexander von Humboldt capture le Marsupilami, une créature totalement inconnue, tout en s'emparant de trois de ses œufs. Sa trouvaille exceptionnelle, apportée au musée d'Histoire naturelle de Berlin, y sera pourtant négligée puis totalement oubliée... C'est là, en 1931, que Mimi, une petite fille de 7 ans, va faire la rencontre du Marsupilami. Ensemble, ils vont mettre Berlin sens dessus dessous ! Mais surtout : ils vont tenter de retrouver les œufs du Marsu disparus dans la grande ville...À la suite du succès de son Spirou à Berlin, l'artiste allemand Flix se tourne vers un autre classique de la BD franco-belge, en redonnant vie au mythique Marsupilami sous la République de Weimar !Âge du lectorat : 6 ans et +.
A
lexander von Humboldt, fameux naturaliste et explorateur prussien, et son serviteur Bonpland, à l’orée du 19è siècle, fouillent la Palombie, à la recherche de tout ce que n’a pas encore croisé leur regard. Après une chute vertigineuse, ils se retrouvent en présence d’un drôle de serpent, à fourrure jaune et noire, particulièrement costaud et rapide. Le « truc », comme ils le nomment, leur sauve deux fois la vie, face à un couple de léopards d’abord, puis au cœur d’un incendie. Ils s’aperçoivent bien vite que ce long appendice est attaché à une sorte de singe, ce qui ne manque pas de les décevoir. Qu’à cela ne tienne, la drôle de chose se faisant assommer par un arbre tombé, elle est récupérée : direction Berlin.
Au début des années trente, la capitale allemande est en proie à des inquiétudes, à une nouvelle misère et à des propositions de solutions qui ne sentent pas vraiment bon. Afin d’aider sa voisine, madame Löwenstein, Otto, taxidermiste employé au musée d’histoire naturelle, va emmener la petite Mimi à son travail. Là, au milieu des fauves, perroquets et autres grizzlis, tous figés par l’artisan, la fillette fait tomber malencontreusement une caisse, de laquelle émerge un être étrange, doté d’une immense queue. Il semble se réveiller d’un long sommeil. Il disparaît en un clin d’œil, pour réapparaître le soir-même à la fenêtre de la jeune héroïne. Une grande complicité nait entre les deux individus et un besoin émerge rapidement : retrouver les petits de la créature, qui n’a pas encore de nom.
On ne présente plus le Marsupilami, qui se mit dans les pattes de Spirou et Fantasio en 1952 dans Spirou et les héritiers. Son charme et son potentiel, aussi bien narratif qu’humoristique, lui vaudront sa propre série à partir de 1987, totalisant à ce jour trente-quatre albums. L’Animal de Humboldt est le cinquième hors-série, écrit et dessiné par Flix, artiste allemand polyvalent, aux moult récompenses, auteur de Spirou à Berlin (2019). Ce one-shot allie la fantaisie du protagoniste créé par Franquin, la témérité d’une enfant de sept ans et un regard sans concession sur le régime autoritaire qui envahit l’Allemagne. Cet aspect est traité avec beaucoup de subtilité et d’à-propos. C’est à travers Göricke, le concierge acariâtre qui brandit sans cesse le règlement intérieur ou les rumeurs circulant sur madame Löwenstein, mère célibataire, condition forcément déshonorante, qu’il diffuse l’esprit nauséabond qui se répand comme la peste.
Mais l’album est aussi l’histoire d’une très belle amitié, d’une formidable escapade berlinoise, illustrées avec précision et poésie à la fois. Le choix de petites cases impulse un rythme enivrant. Plusieurs fois le dessinateur s’autorise des ruptures graphiques, qui allège et dynamise la lecture. Le trait est résolument moderne et rend honneur à l’école et au maître qui expulsa de ses crayons ce personnage atypique. Album véritablement destiné aux jeunes de sept à soixante-dix-sept ans, L’Animal de Humboldt entremêle aventure, humour et réflexion (sur la condition animale par exemple) dans un écrin de tendresse et d’émotion.
La preview
Les avis
Cellophane
Le 22/06/2023 à 10:36:32
Au début, j’étais à fond dedans.
Le dessin rond, le personnage explorateur insouciant à qui tout réussi grâce à sa chance, ses légèretés, ses inventions farfelues.
C’était décalé, délirant, réjouissant.
Et puis on passe à la seconde partie à laquelle j’ai moins adhéré.
D’abord parce que je ne m’attendais pas à ce qu’on lâche Humboldt comme ça et que je l’aimais beaucoup.
Ensuite parce que la seconde partie est plus classique, la petite fille pauvre et ses soucis que tout va se résoudre par miracle, les personnages plus basique et caricaturaux, les traversées de la ville…
Moins de surprises, de décalage…
J’aurais préféré suivre Humboldt tout du long…
Wonderphil
Le 01/11/2022 à 21:39:02
3 étoiles seulement pour cette relecture bourrée d'incohérences et de lacunes de scénario, qui est clairement destinée aux très jeune public. La popularité et le côté mythique du personnage aurait dû mettre la puce à l'oreille de l'auteur que des amateurs de la grande époque (comprenez "vieux" - et je m'inclue dedans) étaient lecteurs potentiels. Il n'y trouvent pas leur compte.