Un détective en imper avec une mèche rebelle dans le Paris interlope des années 50, une collaboratrice aux cheveux noirs courts, un assistant pas très futé et gaffeur, beaucoup de bagnoles, des physionomies coupées au couteau... et beaucoup de bagnoles !
Gil Jourdan reprendrait-il du service?
Eh non, c'est son grand cousin Martial Marquand, dit Le Marquis dans un certain milieu, qui s'y colle ! Et tout ressemblance avec le style Tillieux devrait être vue comme un hommage au Maître.
Et il s'en sort bien, l'artiste. Les vignettes se suivent en séquence et définissent bien la continuité de l'intrigue. On peut même « couper le son » (ne pas lire les bulles), et l'histoire tient la route. Pas de sauts de cadrage intempestifs, aplats de couleurs coordonnés... Ah, ligne claire, quand tu nous tiens !
Et même si Bénédicte possède la carrosserie de l'emploi, il est clair que Delvaux a plus de plaisir à détailler la superbe Facel Vega FV2, que l'on voit sous toutes les coutures dans plus de la moitié des planches...
Le scénario devient hyper-dense dans la deuxième moitié, et là les récitatifs sont de rigueur pour démêler l'écheveau qui ne finit pas de s'empêtrer, et pour séparer les cadavres qui s'accumulent. Du Tillieux aux stéroïdes...
Une bonne BD classique, qui mériterait d'être plus connue.