Résumé: Mayou et Kanoko sont de vraies jumelles, filles d'une célèbre chanteuse. Elles possèdent le même grain de beauté sur le pouce, en forme de papillon, qui permettra a une personne importante de leurs vies antérieures de les reconnaitre. Elles se sont d'ailleurs fait la promesse de tout faire pour retrouver cette personne. et lorsque Tsubané, un garçon de leur âge, entre dans leur vie, leur quotidien s'en retrouve transformé...
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our aider sa demi-sœur Mayu à gagner confiance en elle, Kanoko a inventé le personnage de Maya, une actrice en devenir, pleine de charme et d’assurance. Toutes deux voient avec plaisir leur création commune devenir l’idole du moment. Un succès et une passion qui les lient, comme cette tache de naissance en forme de papillon qu’elles ont sur le pouce. Mais la célébrité attire aussi les fans qui cherchent à en savoir plus sur Maya. Kanoko a d’ailleurs remarqué qu’un individu suspect rôdait depuis peu autour de l’ancien lycée de sa sœur. Toute à ses inquiétudes, elle est bouleversée par les élucubrations de Tsubané, un camarade extraverti, qui prétend qu’elle est sa promise à cause de cette marque qu’il possède lui aussi. D’après lui, ils auraient été amants dans une vie antérieure et auraient été contraints de se suicider…
Dans La Marque du destin, Toru Fujieda mêle allègrement, et avec un talent indéniable, quotidien au lycée, monde des artistes – via Mayu -, amitiés et premiers émois, en les saupoudrant d’un zeste de fantastique – en l’occurrence une possible existence précédente. Ce dernier élément demeure relativement en retrait dans ce premier tome de présentation. Cependant, tout en formant un joli prétexte, il recèle de nombreuses combinaisons pour les développements futurs, laissant imaginer différents couples et associations. Faut-il encore que l’auteure parvienne alors à surprendre, d’une façon ou d’une autre, car l’idée en elle-même d’un signe permettant de reconnaître l’être qui nous est destiné n’a rien de très original. Heureusement, le récit peut compter sur une galerie de personnages attachants, voire excentriques, ainsi que sur une narration pleine de légèreté et de traits d’humour, pour maintenir l’intérêt du lecteur. Par ailleurs, l’histoire ne se limite pas à la quête du partenaire idéal, mais évoque aussi, avec justesse, le problème des familles recomposées à travers le ressenti de Kanoko, issue d’un remariage de raison. En effet, si la jeune fille s’entend plutôt bien avec son aînée, née d’une véritable passion, on s’aperçoit vite qu’elle souffre de la déconsidération de sa mère qui préfère largement Mayu. Enfin, l’ensemble s’avère plein d’entrain et de fraîcheur, deux aspects relayés sans peine par le dessin fluide de Toru Fujieda qui, tout en reprenant les poncifs du shojo, s’embarrasse le moins possible de ses lourdes fioritures.
Une série prometteuse dont les qualités doivent beaucoup à une narration enlevée et à une galerie de protagonistes sympathiques. A suivre, en espérant toutefois que la suite persévère dans cette bonne voie.