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aeve doit se rendre sur terre et parfaire son apparence d’humaine pour obtenir son diplôme de succube. Mais son premier contact avec un véritable humain sera un regard posé sur Aiden, un jeune homme aussi désinvolte que mignon. Les lois interdisant tout rapprochement avec un homme vont être difficiles à supporter pour la jeune apprentie démone…
La collection Tengai d’Akileos et Legends s’enrichit d’un nouveau titre tiré du catalogue de Tokyo Pop (éditeur américain spécialisé dans les manga et assimilés, et produisant ses propres séries), après l’étrange I Luv Halloween et le délirant Dragon Fall.
Le manga est un tel phénomène mondial que nombre d’occidentaux rêvent d'en recréer l’alchimie et de se laisser porter par la vague de leur potentiel commercial.. Pour cela, ils copient de manière plus ou moins réussie les codes les plus évidents des productions nipponnes, et oublient parfois un petit détail : l’originalité. Ce défaut est ici criant. Les trames sont utilisées de manière totalement anarchique, l’encrage est besogneux, la mise en page tourne le dos aux plus élémentaires règles de lisibilité et les personnages ont besoin de coiffures bien particulières pour être aisément reconnaissables. Sous cet amas de défauts se cache peut-être un semblant d’efficacité concernant les gros plans larmoyants ou glamours et les tenues pseudo gothiques, mais c’est bien peu, malheureusement.
Le scénario est à l’avenant, à ceci près qu’il utilise, en plus des influences japonaises, bon nombre de schémas classiques des séries télévisées américaines pour adolescents. On se rapproche ici de Buffy ou de Charmed, avec les tergiversations sentimentales de gamins forcément mal dans leur peau, le tout teinté d’un fantastique finalement accessoire. Ces pauvres enfants des banlieues riches sont incompris et malheureux, tout cela est bien tragique…
Bref, il faut se rendre à l’évidence : le lectorat de ce type de BD devient très mince si ses points forts sont limités à ce point. Cette série pourrait donc plaire aux jeunes filles en fleur en manque de chroniques sentimentales. Et c’est un peu tout.