Résumé: Ce récit autobiographique commence le 11 septembre 2001, à New York. L'auteur, Henrik Rehr, habite à 200 mètres du World Trade Center. Ce jour-là, comme tous les jours, sa femme Evelyn part au travail en emmenant leur fils aîné Dylan à l'école. Lui reste travailler à la maison en s'occupant de leur second enfant de deux ans. A 8h48, un premier avion s'abat sur l'une des Twins Towers... La suite appartient à l'histoire...Mardi 11 Septembre n'est pas un ouvrage d'analyse politique ou historique de cette catastrophe. C'est l'histoire d'un être humain, perdu au coeur d'un événement, d'un homme face à la perte d'un être cher. Les premières pensées de Henrik vont à sa femme, qu'il n'arrive pas à joindre à son bureau. Quand ilsparviennent enfin à se parler, il se rendent compte que ni l'un ni l'autre n'a de nouvelles de Dylan. Pour Henrik, cette angoisse lui remémore la naissance de son fils, où sa femme fut atteinte d'une grave maladie caractérisée par des convulsions accompagnées de coma. Si, en apparence, le cerveau n'étais pas atteint, Evelyn avait pourtant perdu ses esprits, délirant constamment. Henrik s'est demandé pendant plusieurs jours s'il n'allait pas devoir commencer une nouvelle vie avec un nourrisson et une épouse devenue folle. Ces flashes-back intimes ponctuent le récit du 11 septembre où l'on suit l'évacuation du quartier et la recherche de Dylan... qu'Henrik retrouvera heureusement sain et sauf.
Jusqu'à ce jour, aucune lecture concernant les évènements du 11 Septembre 2001 m'avait réellement satisfait. Le 11e Jour avait été catastrophique. A l'ombre des tours mortes de Spiegelman était décevant...
Dans ce témoignage d'un père de famille qui vivait juste à côté des buildings du World Trade Center, j'ai senti toute l'horreur de cet acte de terrorisme sans pareil dans l'histoire du monde. Il s'inquiète pour l'un de ses fils resté coincé à l'école qu'il a peur de ne pas pouvoir protéger contre quelque chose qui le dépasse. Peut-être que j'ai ressenti tout simplement l'émotion d'un père pour un jeune enfant qui ignore le monde dans lequel il vit. L'insouciance des enfants est un bienfait dans des moments tragiques.
J'ai bien aimé également les réflexions de l'auteur ici et là notamment quand il dit que ceux qui ont fait cela ressentaient certainement de l'amour pour leurs propres enfants. Cela rend une certaine gravité au récit tout en le mêlant à la réflexion. Le XXIème siècle a bien mal commencé avec ces années Bush...
Il est vrai qu'il y a un côté bourgeois new-yorkais qui vit dans le traumatisme à chaque coup de tonnerre qui pourra énerver le lecteur peu indulgent. J'arrive toutefois à comprendre même lorsque le sentiment dominant chez l'auteur est la colère contre les terroristes et la manière de les torturer à mort. Il n'a pas été qu'un témoin de la catastrophe mais tout son monde s'est écroulé. Plus jamais une telle infamie ! Tout conflit peut se régler autrement qu'en s'en prenant à des innocents. Un récit poignant et intelligent.
judoc
Le 04/07/2020 à 06:09:12
L'attentat des "deux tours" du World Trade Center à travers le regard de l'auteur, habitant du quartier, qui a traversée cette journée infernale à la recherche de ses proches. L'angoisse de cet homme qui ne parvient pas à joindre sa femme, qui est sans nouvelle de son fils ainé (et de son école) et qui doit gérer le petit dernier tout en tentant de décrypter les images apocalyptiques qui défilent sous ses yeux, force l'empathie.
Bien dessiné, l'album souffre d'une narration trop décousue à mes yeux, mais l'ensemble reste saisissant et présente les évènements sous un angle original.
Un sujet fort mais une maitrise narrative de "l'outil BD" à parfaire.
zaaor
Le 06/01/2005 à 02:16:32
Coup de coeur puissant!
Pour ne pas oublier ce qui s'est déroulé le 11 septembre. On revit l'action de cette terrible journée en direct avec l'auteur; l'angoisse de ne pas savoir, la peur, l'impuissance devant la force du cauchemar. Et l'après 11 septembre. L'auteur et sa famille ont passé trois mois sans domicile, à vivre ici et là au gré de la gentillesse d'autrui. Rempli d'émotion, on voudra le relire de temps en temps pour se remémorer.
"En tant que père,l'un de vos premiers devoirs est de protéger vos enfants, et ce 11 septembre, cela m'était devenu totalement impossible..."