Résumé: Bologne est le 2e tome de La Mano, une série dans laquelle Thirault et Pagliaro nous font vivre la lutte de cinq amis qui, pour changer le monde, s'engagent dans l'action révolutionnaire.
Ce 2e épisode de La Mano s'ouvre à Bologne en 1966. Alors que la colère ouvrière et étudiante gronde, on retrouve Sandro qui suit tant bien que mal ses cours à la faculté de médecine. Le jeune homme reste obsédé par la disparition de la superbe Raffaella et de son ami Aristo. Mais, ce qu'il ignore, c'est qu'Aristo et Raffaella sont entrés en clandestinité et que La Mano a été remplacée par Pugno, un mouvement plus radical qui ne rechigne pas à l'action directe et qui est prêt à recourir à la violence...
La Mano est une bande dessinée qui tient à la fois de la chronique politique, du polar et de l'histoire d'amour.
L
es temps ne sont plus à l’innocence. Aristo entraîne Raffaëlla, Dina et Piero dans une spirale sans fin, celle de la clandestinité et de la violence. Seul Sandro, poursuivant ses études de médecine, restera en marge du mouvement, refusant la radicalisation sans pour autant nier ses convictions, ni pouvoir taire - malgré Flavia - sa passion pour Raffaëlla.
Initialement prévue en trois tomes, La Mano s’arrêtera finalement à Bologne. Dans ce deuxième et dernier opus, Philippe Thirault et Alberto Pagliaro, décrivent, via Sandro, la transformation du petit groupe de copains en une cellule terroriste - Il Pugno - et les errements qui en découleront. Mais plutôt que de se centrer sur les cinq doigts du poing, ils les replacent dans une Italie en proie à des mouvements contestataires extrémistes - de Gauche comme de Droite – où la jeunesse s’émancipait à travers la fac, Jimi Hendrix ou les Animals, la marijuana et la lutte des classes. Mai 68, guerre froide entre les deux blocs, années de plomb, exils, repentis, manipulations politiques, cet album ne peut être compris indépendamment de l’époque dans laquelle il s’inscrit et c’est ce qu’a parfaitement traduit Philippe Thirault. Si ce récit conte les errances révolutionnaires d'amis d'enfance, il n'en retranscrit pas moins leurs amours. Sur une large palette de sentiments, Alberto Pagliaro utilise un trait semi-réaliste qui sait traduire cette nostalgie des passions défuntes grâce à une mise en couleurs des plus automnales.
La Mano est la chronique douce-amère d’une jeunesse italienne qui pensait changer le monde et qui, in fine, s’est quelque peu perdue dans les méandres de la réalité.