Résumé: Hollywood, années 20. Vincenzo Lasagna fait partie du Comité – mafia italienne de Los Angeles – grâce auquel il mène la belle vie. Mais c’est sans compter la Mamma qui passe son temps à faire la morale à tous les truands du quartier. Le sort s’acharne sur Vincenzo quand sa sœur se marie avec… un flic ! Bien décidé à rester dans l’illégalité, Vincenzo court de désastre en désastre.
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i>Mamma Mia, c'est un peu la surprise du chef ! Voir un auteur qui a bâti une certaine renommée sur l'Heroic Fantasy pure et dure se lancer dans le polar a quelque chose de rassurant. On en vient à penser que le besoin de diversité et de créativité n'a pas totalement disparu ici-bas. Et pourtant, à y regarder de plus près, la démarche de Civiello dans cette nouvelle série est identique à celle qui l'a conduit à créer La graine de folie et Korrigans : se placer dans un univers bien précis, régi par certains codes et possédant une longue tradition, pour composer une série ultra-conventionnelle sans pourtant mettre de côté sa propre personnalité.
C'est au niveau de la technique employée par l'auteur que la différence est marquante. Civiello abandonne en effet les couleurs envahissantes qui faisaient la marque et le caractère de ses précédents travaux (et qui tombaient parfois à point nommé pour masquer certaines maladresses, notamment au niveau des proportions et des postures des personnages) et c'est ici le N&B et le sépia qui sont de mise. D'un point de vue purement technique, son travail est somme toute assez remarquable. Il parvient à retranscrire dans son album l'ambiance si particulière de l'Amérique profonde et mafieuse avec beaucoup de conviction. Les gueules des personnages sont elles aussi bien senties et dignes des meilleurs films du genre.
Mais Civiello n'en a pas pour autant fini avec ses vieux démons et, comme dans ses séries directement inspirées de l'œuvre de Tolkien, la lecture s'avère pour le moins ardue.
Sa narration souffre en effet d'un manque total de fluidité tout au long du récit. Reste à savoir comment ce travail fut réparti entre lui et la scénariste Hélène Herbeau mais, quoi qu'il en soit, cette collaboration se termine par un échec. Pourtant, la mise en bouche était alléchante : un titre de chapitre qui donne le ton décalé voulu par les auteurs, un découpage presque cinématographique de la première planche plutôt réussi et l'arrivée du personnage principal, Vincenzo Lasagna le bien nommé. Malfrat à peine sorti de taule, il s'apprête à faire son retour dans sa famille. Et c'est là que les choses se gâtent : la suite de ce premier chapitre n'est qu'une présentation peu passionnante de tous ses proches, ses amis, ses ennemis… et il en connaît du monde, le Vincenzo ! Le tout est raconté en voix off sur un ton résolument tourné vers la dérision. Si un tel choix narratif pouvait à la rigueur se justifier pour une introduction, rien ne poussait les auteurs à l'utiliser d'un bout à l'autre de l'album. C'est pourtant ce qu'ils ont choisi de faire, mal leur en a pris.
Le récit manque en effet singulièrement de rythme, la faute à un découpage trop peu maîtrisé, un recours exclusif au N&B et au sépia qui finit par lasser et donne des planches beaucoup trop froides et confuses, un scénario qui part dans tous les sens et multiplie les flash-backs, et finalement un humour qui peine à mettre en place une caricature vraiment réussie. Pensez qu'il n'y a jamais plus de trois pages au présent entre deux retours dans le temps, hormis la scène finale. Comment, dès lors, se passionner pour une histoire sans cesse interrompue par des inserts dont l'utilité profonde ne peut que nous échapper ?
A trop vouloir privilégier la forme, Civiello et Hélène Herbeau en ont semble-t-il oublié le fond. La caricature en elle-même ne suffit pas, encore faut-il qu'elle soit soutenue par une histoire solide et des dialogues finement ciselés. Ce n'est pas le cas ici.
La preview
Les avis
Erik67
Le 03/09/2021 à 10:24:59
Ce titre évoque pour moi la célèbre comédie musicale qui triomphe partout dans le monde depuis une dizaine d’années et qui reprend tous les succès du fameux groupe ABBA . N’empêche qu’après les Beatles, c’est le groupe qui a le plus vendu d’albums avec une bagatelle de 360 millions. Non, j’ai plutôt été déçu : ce n’était pas en relation avec cette musique kitch et entraînante.
On a plutôt droit à une chronique glorifiant encore les mafieux italiens exilés aux Etats-Unis durant la période de la prohibition. J’ai beaucoup aimé le graphisme mais beaucoup moins l’histoire. On est tout de suite assommé par des dialogues assez futiles qui n’ont pour but que de nous mettre dans l’ambiance des quartiers italiens. Je ne suis pas preneur car j’estime avoir été déjà assez abreuvé par ce genre de récits. Il me faudrait alors quelque chose de réellement original qui capte tout de suite mon attention. Cela n’a pas été le cas malgré un dessin qui avait tout pour plaire. De toute façon, la série a été abandonnée...
Bref, on préfèrera nettement la comédie musicale ou écouter les singles du groupe.
BIBI37
Le 12/03/2016 à 21:03:10
L'histoire d'un voleur pendant la prohibition. Le scénario souffre des lenteurs narratives que lui impose son auteur. L'action est famélique.
Mais restent les dessins en noir et blanc, superbes.
6/10.
yohannm
Le 10/08/2011 à 14:20:24
Si quelqu'un veut bien dire aux auteurs qu'on attend la deuxième partie avec impatience! Un style graphique original et soigné, un scénario qui tient en appétit, une serie vraiment sympa. Allez mamma, ressert nous vite les Lasagna!