C
'est un début de journée ordinaire dans un petit village d'Espagne. Tout est tranquille et serein, les oiseaux chantent quand... flash spécial ! le système d'alarme de la Banque du Sud vient d'être activé, il semblerait qu'un gang de dangereux braqueurs ait pris en otage les deux employés. Tous sont bloqués à l'intérieur à cause du dispositif de sécurité mais, attendez, l'identité des malfaiteurs vient de tomber, ce sont des.. septuagénaires ! Un quatuor de vieilles dames inoffensives, mais qui n'ont pas froid aux yeux apparemment.
Première bande dessinée pour les deux auteures, les Mamies braqueuses met en scène un groupe d'amies de longue date, Simone, Yvette, Raymonde et Jeanine, qui décident d'attaquer une agence bancaire. Raquel Franco, la scénariste, propose une idée intéressante mais semble hésiter entre humour, critique sociale et réflexion sur la vieillesse. Le lecteur a du mal à comprendre le message, si message il y a. Rien n'est approfondi, le récit est assez décousu. Les quarante-six pages se lisent vite (peu de cases, beaucoup se ressemblent) et, finalement, il ne se passe pas grand chose. La psychologie des héroïnes étant à peine effleurée, leurs motivations restent très obscures, à tel point que rarement l'empathie fonctionne. Il faut se demander également à quel public s'adresse l'ouvrage : l'absence de malice fait que les plus jeunes ne saisiront pas le sens de l'histoire, et l'absence d'enjeu exprimé risque d'entraîner les adultes dans l'ennui.
Bueno Cristina croque chaque personnage dans un style caricatural sympathique. Néanmoins, les décors sont quasiment absents ou rigoureusement identiques, ce qui inspire lassitude et monotonie. Heureusement, les couleurs apportent de la gaieté et du dynamisme à l'ensemble.
Pas de rire, ni même un sourire, mais des sourcils qui se froncent à la fermeture du livre. Il y avait un bon postulat mais il est clairement sous-développé et l'illustration minimaliste fait de la déception le seul sentiment éprouvé.