- Informations sur l'album
- Mâle de mer
- Mâle de mer
- 3.42/5 (43 votes)
- Europe
- Roman graphique
- 83006
- Villemin, Laetitia
- Sorel, Guillaume
- <N&B>
- 01/2009
- non coté
- Casterman
- Ecritures
- Autre format
- 978-2-203-01243-1
- 153
- 18/01/2009 11:30:50 (maj 17/02/2009 18:17:52)
- Info édition : Noté "N001" au 4ème plat D.2009/0053/179
- La chronique
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Par D. Wesel
< i>Pour la première fois de sa vie, en foulant les terres de l'Ankou, il pensa que mourir était un mot d'amour qui savait se montrer plus émouvant qu'effrayant.
Roman d'amour et de mort, Mâle de mer l'est assurément. Histoire d'un homme, rude, attaché à sa terre et qui, pourtant, ne trouve la paix que sur mer. Histoire d'une femme, ferme comme la terre qui l'a vu naître, victime d'une inéluctable déchirure. Histoire d'un homme et d'une femme, ceux-là, d'autres, mêlés au destin d'un pays de roc, de tourments qui chavirent les vies autant qu'ils les exaltent. Quel est le lien ? Le hasard, la providence ou l'infortune. À quoi tient une vie ? À rien, un souffle de vent, une rencontre qui se fait, un regard qui s'éloigne, une minute, une seconde...
Ne reste que le chaos de nos vies qui passent, s'effleurent, se cassent, s'effacent. Seul demeure l'instant présent, beau ou tragique, précieux, éphémère, c'est sa force qu'il faut saisir, sa puissance. Par la beauté des mots, Laëtitia la capte, cette puissance, elle la sublime. Pas d'esbroufe, de faux-semblants, juste des mots qui sonnent juste, un style, une prestance naturelle. Par son aisance, sa fausse assurance, ce sens incroyable du sentiment, le miracle d'un trait qui se pose où il faut, Guillaume la modère, cette puissance. Mieux, il la tient enfermée dans le carcan d'une case, d'une page qui, parfois, n'y tenant plus, se brise et abandonne son harmonie pour s'ouvrir sur un blanc semble-t-il insondable...
La mort, accueillie sans amertume, sans crainte, sans reproche, simple moment parmi d'autres où il faut tourner la page ? La vie comme un livre, qui ne prend de sens qu'avec le mot fin ? Pas de raison, pas d'excuse, pour gâcher ce qui précède par une peur irraisonnée d'en terminer trop tôt ? Par une mort immanente, alors que le bonheur peut se montrer si simple... À quoi tient le bonheur ? À rien, un souffle de vent, une rencontre qui se fait, un regard qui s'éloigne, une minute, une seconde... Et qui sait, peut-être, la beauté d'une vue qui, entre deux rochers, se perd dans un bref instant d'éternité...
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