Résumé: L’hiver, à nouveau. Après que le charleston, ramené de Montréal par Marie, ait déferlé comme une furie sur Notre-Dame-des-Lacs, les hommes ont finalement repris le chemin de la forêt, pour y travailler tout au long de la saison froide. Le calme peut enfin revenir sur le village. Mais rien ne dit que ce soit pour très longtemps…
Car Marie, après avoir partagé sa couche avec Ernest et son frère Mathurin, se découvre enceinte, sans trop savoir qui est le père – elle qui s’était toujours pensée stérile ! Pendant ce temps, Réjean, le jeune curé du village, s’est réfugié chez Noël, toujours affairé à la construction de son bateau : il se montre si perturbé par ses interrogations intimes et existentielles qu’il n’est plus en mesure d’assurer son service religieux.
Effroi et panique chez les bigotes du village ! On parle même de s’en aller quérir l’évêque ! Car enfin, où donc tout cela va-t-il mener ? Plus de maire, plus de curé, des danses endiablées, des amoureux qui vivent dans le péché et des enfants sans père… N’est-ce pas tout bonnement le signe d’une malédiction lâchée sur Notre-Dame-des-Lacs ?
M
arie le sait bien. Félix et elle n’ont jamais pu avoir d’enfant et elle a toujours pensé être stérile. Pourtant, les signes ne trompent pas, eux, et Serge le lui confirme : elle est enceinte. Seulement, elle ignore qui est le père, ayant folâtré avec Mathurin puis son frère. La nouvelle risque de faire jaser tout Notre-Dame-des-Lacs. Mais cette grossesse est bientôt concurrencée par la crise existentielle de Réjean, le curé, qui ne veut plus dire la messe, et par d'autres idylles qui se concrétisent. Déjà perturbé par l’arrivée du charleston et en l’absence des hommes repartis dans la forêt pour la saison froide, le petit village est donc en proie à de nouvelles turbulences. Un vent de liberté souffle et les plus prudes pourraient bien se laisser emporter.
Voilà donc le pénultième tome des aventures de Marie, Serge, Réjean, des sœurs Gladu et des autres dans un petit coin du Québec de la fin des années vingt. L’intrigue concoctée à quatre mains par Régis Loisel (La Quête de l’oiseau du temps, Peter Pan, Le grand mort) et Jean-Louis Tripp (Paroles d’ange, Québec. Un détroit dans le fleuve) se déroule tranquillement, dans la lignée des opus précédents. Les points de suspension laissés à la fin de Charleston sont développés ici, sans grande surprise.
Cependant, pour attendus que soient certains événements, ils n’en sont pas moins amenés avec habileté et tiennent le lecteur en haleine de bout en bout. Le ton reste empreint d’humanité et saupoudré d’un agréable humour, tandis que le patois local teinte savoureusement les dialogues. Toujours présente, la voix-off du défunt Félix continue avec bonté à commenter ce qui se passe dans la vie de Marie. Le récit est une nouvelle fois plaisamment illustré et ce n’est pas sans sourire qu’on retrouve les sympathiques trognes des habitants de Notre-Dame-des-Lacs. Le retour de l’hiver amène des ambiances cotonneuses et, s’il fait froid dehors et dans l’église désertée par son pasteur, une chaleur indéniable règne tout au long de l’album : celle de l’amour, de l’amitié et du partage.
Divertissant et plein de charme, Les femmes ravira les inconditionnels de Magasin général et fera passer un bon moment à ceux qui auraient pu se lasser d'une saga un peu longue.
À lire aussi :
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>>> Chronique du tome 1
Les avis
kurdy1207
Le 11/05/2020 à 15:58:23
La Marie est enceinte mais elle ne sait pas qui est le père. Pas grave, Serge se propose pour élever l’enfant avec elle. Ce qui est plus inquiétant pour la communauté, c’est le curé pas loin de se défroquer. Après tout, lui aussi a envie de vivre sa vie. Tout semble partir à vau l’eau au village, mais cela n’inquiète pas grand monde car un air de liberté et de renouveau souffle pour beaucoup de monde. Voici un album vivifiant comme l’air d’hiver et la neige qui ont pris possession du village et de la nature environnante.
33phoenix
Le 31/12/2015 à 01:48:24
Ce tome nous invite à nous poser des questions sur nous-mêmes, à nous remettre en question sur les choses qui importent vraiment dans la vie. On le voit ici avec le curé et les femmes du village, qui apprenant la grossesse de Marie et dont on ne connaît pas le père, ne vont pas la blâmer mais au contraire , chercher elles aussi à revivre de nouveau leur jeunesse.
Hugui
Le 22/08/2015 à 17:33:27
Les hommes sont repartis au bois, mais l'esprit du village a bien changé et les femmes se laissent à leur tour convertir aux bons côté de la vie, et négocie même avec le curé un accommodement ! Savoureux, on ne se lasse pas de vivre dans ce village.