K
ôsei est un jeune chef de bande, faisant la course avec ses rivaux lors de véritables joutes à moto. Il tente ainsi d’oublier que, lors de son seizième anniversaire, il quittera l’école et devra entrer à l’usine, comme tout le monde. Mais il n’est pas prêt à abdiquer, et lui et ses amis feront tout pour découvrir les secrets de ce monde en pleine décrépitude, qui semble obéir à une logique aussi arbitraire qu’implacable…
Osada Yûko est un grand admirateur de Katsuhiro Otomo, et ça se voit. Ce premier one shot, qui l’a fait découvrir au public japonais en 2001, est ainsi un hommage appuyé à la gigantesque fresque futuriste Akira.
Et si le graphisme n’est clairement pas du même calibre, l’énergie qu’il dégage évoque un mélange intéressant entre les dessins d’Otomo (évidemment) mais aussi de Matsumoto, l’auteur de Ping Pong et Number 5. Empruntant la narration cinématographique qui a fait le succès d’Akira, Magara (même les titres se ressemblent) est une énorme course poursuite hystérique, dont les conséquences cataclysmiques sont une ode à la liberté et l’anticonformisme.
Malgré l'épaisseur de ce volume, l’histoire se lit très rapidement, aidée en cela par des dialogues rares, une intrigue plutôt basique, et la très large place accordée à des séquences d’action totalement survoltées. Ainsi, sans être passionnant outre mesure, ce manga est une lecture agréable mais guère indispensable. Les histoires courtes regroupées à la fin du tome relèvent l’intérêt du livre, puisqu’elles mettent plus en avant l’humour, très noir et cynique, du jeune auteur.
Magara est un manga d’action pur jus, sans temps mort mais sans originalité. Les amateurs du genre seront comblés, les autres pourront esquisser un sourire en lisant les nouvelles outrancières et délirantes qui complètent l’ouvrage.