Résumé: 60 ans ça se fête : quand un collectif d'autrices rend hommage à une figure incontournable de la bande dessinée !
Depuis soixante ans, Mafalda décrypte le monde de ses yeux d'enfant ! Avec candeur, elle n'a cessé de révéler les injustices et souligner les paradoxes de nos Sociétés. Rebelle, fine observatrice et un brin idéaliste, cette figure contestataire et féministe a marqué des générations de lecteurs et continue de nous inspirer. Pour célébrer l'anniversaire de notre jeune héroïne qui n'a pas pris une ride, un collectif d'autrices talentueuses lui rend un vibrant hommage à travers un album inédit et exceptionnel. Et si Mafalda était catapultée à notre époque, que dirait-elle de l'état de la planète et de ses dysfonctionnements, des tâches ménagères, de l'égalité hommes-femmes, de la pauvreté, de la condition animale ou encore de nos politiques ? Une dizaine d'autrices, au style graphique résolument personnel, s'est emparée du personnage en toute liberté pour le croquer chacune à leur manière, à travers des histoires longues ou des gags. Toutes nous dépeignent une Mafalda délibérément moderne qui continue de s'interroger avec humour sur la nature humaine et les grandes problématiques de notre Société. Si Quino a su comprendre la force d'un personnage principal féminin et l'a muée en symbole d'un esprit anticonformiste, ce collectif nous offre une compilation d'histoires audacieuses et rafraîchissantes pour redécouvrir une personnalité dont l'influence a dépassé son créateur. À lire sans modération !
Autrices de ce collectif : Pénélope Bagieu, Florence Cestac, Florence Dupré la Tour, Aude Picault, Véro Cazot, Anne Simon, Maud Begon, Soledad, Agathe de Lastic, Maëlle Reat, Marie Bardiaux-Vaïente, Miss Gally, Émilie Gleason...
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are personnage féminin emblématique de la bande dessinée mondiale, Mafalda continue de passionner, de distraire et de faire rire un large lectorat, en dépit du fait que la série s'est arrêtée en 1973 et que son créateur, l’immense Quino est décédé en 2020. Pourtant, les propos de ce strip social, vaguement calqué sur les Peanuts de Charles Schulz, reflétant et commentant l’humeur de son époque aurait pu passer de mode. Le monde, les priorités, les combats et les attentes ont certainement évolué depuis les années soixante, n’est-ce pas ? En y regardant de plus près, ce n’est en fait pas si clair. La bipolarité de la géopolitique a bien disparu en 1989, mais elle s’est transformée en une pieuvre tellement compliquée qu’il est difficile de retrouver ses tentacules. Quant au féminisme, alors balbutiant dans cette Argentine macho et à la démocratie chancelante, s’il y a eu des progrès, l’égalité des chances n’est pas encore au rendez-vous, sans parler de celle pour les minorités.
En 1964, une fillette rêvait de devenir interprète aux Nations Unies pour aider à établir la paix, écoutait les Beatles sur son électrophone et souhaitait que sa mère puisse s’échapper des tâches domestiques. En 2024, treize autrices de leur temps prennent la relève. L’ONU a perdu de son lustre, la musique se stream désormais et il reste ô combien de plafonds de verre à briser. Plus ça change, plus c’est pareil.
Album hommage collectif plein de tendresse et d’admiration, Mafalda mon héroïne présente des exercices de recréation et de réinterprétation. Quino avait son style et ses manières, ils sont évidemment impossibles à reproduire tels quels. Que faire ? Des histoires en quatre cases ou en quelques pages ? Parler de soi et de l’influence que la série a eu sur sa personne ? Moderniser le discours avec les dernières tendances sociétales ? Réinventer, tout en conservant l’esprit frondeur de la fillette ? Pourquoi pas la faire vieillir ? Le résultat final reflète toutes ces possibilités avec, c’est le corollaire de ce type d’ouvrage, plus ou moins de succès.
De Mafalda, tout le monde a gardé une voix, celle de la raison et de la colère. La logique fait face à l’incompréhensible, l’espoir et le bonheur se confrontent aux inégalités et à la méchanceté. Pour cela, elle est immortelle et, même à soixante ans passés, elle observe le monde de la meilleure des façons, avec ses yeux d’enfant.