Le 11/10/2024 à 00:50:31
Je partage en tous points l'avis de @Zablo, alors je ne vais pas le plagier. Juste je rajouterai qu'on en apprend également sur le fonctionnement de la nature humaine, sur ces héros/héroïnes qui se considèrent simplement comme des gens "de tous les jours", sur la relation à la mort qu'on attendant presque comme une vieille amie, une délivrance, en marchant vers le peloton d’exécution. Et le tout en collant bien à l'histoire de cette Madeleine sans en faire trop, sans voyeurisme. Epoustouflant d'émotionsLe 09/09/2024 à 20:19:52
J’en ai pleuré... Pas d’angoisse, parce que Madeleine Riffaud arrive toujours à retomber sur ses pattes. Sinon comment peut-elle encore raconter son histoire ? Pas non plus de tristesse, parce que je ne suis malheureusement plus surpris par les atrocités de cette guerre. Cependant, je ne suis pas resté de marbre face à la torture que le personnage principal subit, face à la souffrance des gens qu’elle côtoie dans la prison de Fresnes... Déjà je frémissais. Ce qui m'a submergé d'émotions, ce n’est pas non plus son héroïsme face à la menace de la mort, ni même sa résistance face à la torture... Et pourtant, j’ai toujours eu une grande admiration pour Jean Moulin qui, à l’image de Madeleine Riffaud, a su garder sa langue en toute circonstance ! Non, ce qui a fini de me mouiller les yeux, c'est la lumière dans l'ombre, c’est l'empathie, l'humain, les valeurs positives... qui rayonnent encore chez les opprimés dans la torpeur du fascisme, le coup de main salvateur aussi... C'est-à-dire la résistance au sens littéral. L'engagement de ces résistants, que l’on pourrait accompagner d’un V comme Vendetta - tellement il y aurait des parallèles à faire avec la BD de Moore et Lloyd - est d’ailleurs souligné par cette couleur bleu, qui les accompagne sans cesse depuis le premier tome et qui prend tout son sens dans cet opus... Amer, parce que ces gens ont tous perdu quelqu'un qui leur est cher et finissent par enfreindre leur code de conduite, qu'ils soient communistes ou chrétiens. Sans faire de politique, cet album m’a réellement bouleversé. Connaître les enjeux de la résistance est une chose, la vivre en est une autre. Le témoignage, la mémoire des moments vécus prend alors tout son sens. Je ne sais pas à quel point ce qui est raconté dans cette BD est vrai, mais cela me semble plausible sur le plan historique. Si j’ai pu éprouver autant d’émotions, c’est aussi que le trait et les compositions de Dominique Bertail sonnent justes. Certaines planches démontrent d’ailleurs tout son talent et il ne serait pas idiot de les exposer, un jour, au Panthéon. Enfin, il ne fait maintenant aucun doute que Jean-David Morvan est devenu un spécialiste de cette période de l’Histoire. Son scénario, qui reprend le témoignage particulièrement émouvant de Madeleine Riffaud, est simplement parfait. Je ne sais pas si je lirai toutes les BD que JDM a pu faire sur la guerre 39-45, parce qu’il y en a vraiment beaucoup... mais celle-ci restera à jamais dans mon cœur. J’ai chialé comme un bébé en lisant cette BD et pourtant ce n’est pas dans mes habitudes. Bravo !Le 31/08/2024 à 11:10:29
Un excellent scénario de Morvan d'après l'histoire vécue de Madeleine Riffaud engagée très jeune dans la résistance. Ce tome 3 est particulièrement bien construit, absorbant, on le lit d'un bout à l'autre sans pouvoir s'en détacher. Ceci rappelle beaucoup par sa véracité l'Armée des ombres, le film de Melville. Mais rien de vraiment étonnant, les deux étaient partie prenante de ce drame. Par contre le dessin est très discutable. Je le trouve très déséquilibré, personnages souvent mal dessinés, peu de relief, d'autant plus que ce parti pris du tout bleu n'est pas du meilleur effet. Pourquoi un dessin si puéril pour une histoire si forte ? Dommage...Le 26/08/2024 à 12:48:03
Il y a tout dans cet album : du frisson, de l’action, de l’émotion, de la romance, de la fureur, de la tendresse, de la poésie… Les auteurs, en état de grâce, parviennent à nous administrer une triple leçon avec une générosité sans pareil. Une leçon de vie car le courage et la détermination de Madeleine et tous ses camarades résistants forcent le respect et l’admiration. Une leçon d’histoire car la précision de la documentation, le souci du détail et la puissance du témoignage en font une précieuse source d’enseignements. Enfin, une leçon de bande dessinée car même s’il s’agit d’une biographie (ce qui laisse souvent pantois au vu des situations décrites !) Madeleine Riffaud - alias Rainer - en plus d’une immense résistante, devient AUSSI un personnage de BD à part entière, une des héroïnes les plus fortes et les plus attachantes qui puissent être. En termes de rythme, les terribles scènes d’emprisonnement de Madeleine peuvent sembler longues (plus de 60 planches sur 120), mais elles ne nuisent jamais à la fluidité de l’ensemble. Le deuxième acte, l’attaque du train qu’illustre superbement la couverture, n’en parait que plus explosif. Dès le premier volume on se doutait déjà que cette série ferait date ; ce 3ème tome confirme qu’elle se taille une place indiscutable au panthéon du 9ème art.BDGest 2014 - Tous droits réservés