Info édition : Avec 7 pages d'esquisses et recherches en fin d'album.
Résumé: Une relecture flamboyante du mythe de Shakespeare
Écosse, XIe siècle. De retour dans leur fief après un long combat contre les armées norvégiennes, Macbeth et Banquo, deux valeureux guerriers, rencontrent trois sorcières sous l’orage. Leur prophétie est formelle : le premier deviendra roi, tandis que le second verra ses descendants le devenir. La suite est connue : meurtres, drames et trahisons composeront l’un des plus célèbres textes de Shakespeare.
Avec Macbeth, roi d’Écosse, Guillaume Sorel et Thomas Day proposent une nouvelle lecture de cette œuvre fondatrice. S’ils prennent appui sur la pièce d’origine, les auteurs y intègrent de nouveaux éléments issus de la légende écossaise à la source du personnage et mettent également en avant la très machiavélique Lady Macbeth, dont le rôle réel chez Shakespeare est finalement plus secondaire que ce que la postérité en a retenu. Préparez-vous pour une épopée aussi dramatique que violente, au fil de pages pleines de sang et de fureur, marquées du sceau de la mort inéluctable !
Un album flamboyant et somptueux, dont l’essence se résume par les mots de Macbeth lui-même : « J’ai marché si avant dans le sang que si je cessais maintenant de m’y plonger, retourner en arrière serait aussi ardu que d’aller de l’avant. »
U
n arbre pousse au-dessus d’une crevasse. L’intrépide pourrait probablement y grimper et se laisser tomber de l’autre côté de la faille, cela dit, une fois ce Rubicon franchi, il n’y aura plus de retour possible. C’est par cette mise en abyme (au-dessus des abîmes) que s’amorce Macbeth roi d’Écosse.
De retour de Norvège où ils ont vaillamment combattu, Macbeth, cousin du dirigeant de la nation maintenant liée au Royaume-Uni, et Banquo croisent trois sorcières. Les dames prophétisent que le premier deviendra roi et que les enfants du second occuperont le même poste. Le tandem poursuit sa route et rentre au pays où il est acclamé. Pour le récompenser, le souverain propose à son parent le titre de mormaer de Moray. Arrivé sur ses terres, il convole avec la veuve Gruoch, bientôt connue sous le nom de Lady Macbeth. Cette dernière exige qu’il fasse d’elle une reine. Et comme elle n’est pas d’un tempérament patient, elle n’hésite pas à forcer la main du destin.
Thomas Day s’approprie une célébrissime pièce de William Shakespeare. La trame apparaît fidèle au texte, le héros est torturé et son épouse fourbe. Le volet initial du diptyque, intitulé Le livre des sorcières, correspond aux deux premiers actes de l’oeuvre. L'héroïne s’y impose comme une éminence grise ; les règles lui interdisant d’accéder aux plus hautes fonctions, elle saura régner par marionnette interposée. Même si les coupes dans le texte du dramaturge se révèlent importantes, l'essentiel est là et l’ensemble cohérent ; les dialogues sont abrégés, mais le scénariste préserve le ton du théâtre élisabéthain.
Guillaume Sorel présente un dessin généralement sombre. Les intérieurs sont semblables à des clairs-obscurs ; les paysages, teintés de grisaille, rappellent pour leur part les tableaux du romantique allemand Caspar David Friedrich. Le jeu de ses acteurs se montre impeccable, l’artiste excelle particulièrement à traduire émotions et passions dans les regards. La construction des planches est variée, le dessinateur privilégie fréquemment les cases très allongées, parfois horizontales (de nombreuses scènes sont annoncées par une vignette déployée sur deux pages), mais surtout verticales, ce qui lui permet d’offrir à son lecteur de multiples points de vue en plongées et en contre-plongées, lesquels accentuent les rapports de force entre les différents personnages.
Une tragédie du XIe siècle, écrite au XVIe, qui demeure d’actualité au XXIe. Certaines histoires se distinguent par leur universalité. Elles parlent du passé pour mieux éclairer le présent.
La preview
Les avis
Erik67
Le 23/10/2020 à 08:42:49
J'ai toujours aimé le dessin de Guillaume Sorel qui est l'un des plus beaux qui soient actuellement avec sa précision du trait et ses nuances de couleurs. Il n'est pas aux commande du scénario et cela se ressent cruellement.
Nous avons une adaptation de la célèbre tragédie de William Shakespeare qui se situe dans l’Écosse médiévale. Le général Macbeth commet le crime de régicide pour s'emparer du pouvoir, poussé par l'ambition de son épouse. Cependant, la culpabilité et la paranoïa les font peu à peu sombrer dans la folie.
Je n'ai pas trop apprécié les dialogues d'époque qui collent très bien à l'adaptation originale, mais qui font daté surtout à notre époque actuelle. J'aurais sans doute aimé une adaptation plus moderne en reprenant les mêmes éléments pour l'intrigue. Cela rend l'ensemble assez lourd.
Je me rappelle que ce n'est pas la première fois que je vois Macbeth et que je suis plutôt déçu. Il est vrai que je préfère nettement « Game of Thrones ». Changement d'époque...
thieuthieu79
Le 13/10/2019 à 19:41:16
J'ai eu beaucoup de mal à accrocher à cette histoire qui enchaine les unes derrière les autres des scènes difficilement compréhensibles. Rien que le début avec les 3 sorcières et Macbeth est très confus. D'où viennent les personnages, qui sont-ils, quel est leur but... On a du mal à comprendre la direction scénaristique.
Le dessin très noir et très ombre n'aide pas non plus à la fluidité de l'ensemble.
Le background est relativement pauvre.
Bref, j'ai trouvé tout ça très indigeste.
Pour moi l'aventure s'arrête là.
kurdy1207
Le 25/09/2019 à 08:45:31
J’avais déjà pu apprécier le dessin de Guillaume Sorel dans le Horla dont il était aussi le scénariste et je dois dire que l’expressivité des visages et des regards est tout bonnement remarquable. Il sait, comme personne, capter la folie et la démence et dans cette tragédie de Shakespeare le personnage de Lady Macbeth fait vraiment froid dans le dos.
Nul besoin de revenir sur cette histoire archi-connue. Thomas Day, dans son introduction, parle de son travail de haute trahison concernant son scénario qui joue avec les citations mais nul ne s’en plaindra étant donné la qualité du résultat.
Quant aux trois sorcières, elles sont telles les têtes de cerbère indissociables et se meuvent comme une entité unique et effroyable. Les pages aux couleurs foncées et ténébreuses sont une vraie réussite, compagnes fidèles de cette tragédie shakespearienne.
Bravo ! Et vivement la conclusion dans le tome 2.