Résumé: Japon. Années 1970. Vivant une existence paisibledans la préfecture d'Akita, Ume et Koume sont inséparables. Cette grand-mère et sa petite-fille sont même les meilleures amies du monde. Elles adorent passer du temps ensemble, à jouer, à discuter, à cuisiner... et partagent les moindres instants de leur quotidien avec une bienveillance et une complicité réconfortantes.
K
oume et Ume sont de retour, pour de livrer aux lecteurs leurs petits moments de vie avec humour et tendresse. Le quotidien rythmé entre la toilette, la préparation des repas, les discussions avec les voisins et les fêtes de quartier, tout est prétexte à curiosité et émerveillement.
Junko Honma continue de proposer ses souvenirs, afin de nourrir ses différents scenarii, dans cette série qu'elle qualifie de semi-fiction. Les récits mêlent son propre passé à des éléments fictifs, ce qui apporte une touche de nostalgie et de douceur dans le rapport entre les deux protagonistes principaux. Ceci est assez visible dans les chapitres narrant le passage de la grand-mère à l’hôpital. Dans ce tome, les absents ont aussi le droit d'être incorporés dans les histoires. C'est le cas du grand-père que Koume n'a jamais connu. Ce chapitre permet d'aborder avec délicatesse le deuil, l'absence de l'être cher et la résilience. Le tout sans jamais tomber tomber dans le piège du pathos. Le récit mettant en scène Kotaro, un jeune homme qui s’apprête à monter à Tokyo pour le travail, est tout aussi poignant. Ce voisin avait sympathisé avec le duo, se distinguant par sa gentillesse et sa bonne humeur. Son départ est mal vécu par Koume, mais sa grand-mère sait trouver les mots pour atténuer la douleur de la séparation. La scénariste profite des espaces entre les chapitre pour présenter des spécialités japonaises telles les nouilles à la fraise ou bien le dialecte utilisé dans la région d'Akita. Ces petits bonus sont plaisants et apportent à la culture générale des lecteurs francophones.
Graphiquement, la mangaka a su organiser les mises en page pour créer une ambiance douce et feutrée adaptée à ses intrigues. Pour ce faire, elle opte pour une alternance non mécanique des planches basée sur un découpage classique et celle plus aérées , sans cases ni trame. Chose rare, le manga est entièrement colorisé avec des pastels. Là encore, ce procédé contribue largement à la tonalité du manga renforçant le trait tout en rondeur utilisé par la dessinatrice.
Une belle lecture familiale empreinte de nostalgie.