Résumé: Elle s’était opposée à son histoire d’amour. Pourra-t-elle renouer avec sa fille ?
Le jour où Chloé annonce à sa mère que son petit copain s’appelle Abdelaziz, la nouvelle passe mal. Car, bien qu’elle s’en défende, Catherine est raciste. Et que personne ne se berce d’illusions ! Elle désapprouve cette relation et ne se prive pas de le faire savoir. Les relations entre la mère et la fille se tendent, se détériorent, s’amenuisent, puis disparaissent. Quand un évènement tragique frappe Abdelaziz, Catherine veut soutenir sa fille. Mais le lien est rompu.
T
out allait bien dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que Chloé annonce un désastre à sa maman : elle souhaite sortir avec un garçon ! Rien de choquant direz-vous, dix-sept ans, sérieuse... Non, le hic, c'est que le petit ami en question est... arabe ! Enfin, français, mais pas tout à fait, vous voyez ce que je veux dire ? Il faut se méfier, n'est-ce pas, personne n'est à l'abri avec ces gens-là, comment ils sont chez eux, ce qu'ils pensent, non non, ma fille, tu vas vite changer d'avis !
Par le biais d'une relation entre une mère et son enfant, David Rate (Le voyage des pères, Mamada) aborde le sujet éminemment sensible du racisme. Il est admis que, par devant, la majorité de la population se dit ouverte et tolérante à l'heure actuelle (quoique), il en est autrement derrière la porte, encore plus quand cela touche la sphère privée. L'auteur avait ce thème à cœur, car ses parents furent confrontés à ce problème de rejet. Si le début de l'intrigue reste classique en présentant des personnages archétypaux (difficile d'éviter les clichés inhérents au propos), la suite se révèle plus subtile et riche en surprises, le scénariste n'hésitant pas à élargir à une dimension plus tragique et durcir le ton, qui passe de la comédie façon « Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu » au drame. Centré sur la figure maternelle qui s'enfonce dans ses convictions et ferme sa vision, le récit évoque la désagrégation des liens familiaux, quand les préjugés se révèlent plus forts que l'amour. Néanmoins, le scénariste ne jette pas la pierre et montre bien que, quelque soit le coté, rien n'est facile. Une petite pointe d'humour bienvenue allège l'ambiance régulièrement.
Avec un style plus réaliste que sur ses séries précédentes, l'artiste propose un dessin aéré, simple et relativement agréable à suivre. Quelques pleines pages présentant de jolis paysages provençaux parsèment le livre, coloré de façon très douce. Imposant un rythme tranquille, le découpage est construit avec de grandes cases, souvent exemptes de texte mais très parlantes de part les expressions et le langage des corps.
Avec ce qu'il faut de justesse, de dureté et de tolérance, Ma fille, mon enfant s'avère un parfait reflet de la société.
Les avis
Zoe58
Le 10/04/2023 à 21:43:11
Deux gros mauvais points que j'ai detester. Ce qu'il arrive a cette arabe (comme dirait la mere) et le poster Une nuit a Rome (c'est une bd tout pubique (ma fille...) pas erotique (une nuit...)
Erik67
Le 12/10/2020 à 17:34:08
David Ratte n'y va pas de la manière la plus discrète possible pour dénoncer le racisme ambiant chez certains français. Ainsi, une mère s'insurge contre le choix du petit ami de sa fille à savoir un français dont les grands-parents furent autrefois algérien. C'est quand même empreint d'un certain moralisme de bon aloi.
Pour le reste, il faut un drame pour que tout puisse se dénouer entre une fille rebelle et sa mère à l'esprit assez étriqué mais qui semble vouloir protéger son enfant. A noter un personnage du père assez doux et compréhensif qui tranche avec le caractère de cochon de la mère de famille. J'avoue que je me suis quand même laissé emporté par ce récit.
Le style semi-réaliste du graphisme m’a totalement convaincu. C'est une jolie ville avec ses décors bien campés.
La conclusion sera que c'est une bonne histoire sur les choix de vie, sur la tolérance, sur le destin. Cela sera parfois difficile mais on retournera vers la tendresse chère à notre auteur dans un esprit positif.
MERRY1
Le 14/03/2020 à 12:41:31
un album intéressant, mais une fin ambigüe, avec la mère et la fille qui semblent se réconcilier, mais la 1ère n'a pas renoncé à ses idées et au racisme qui la ronge.