Info édition : Mention "Première édition". En page 47 petit descriptif de Henry Bergh.
Résumé: Pour Lucky Luke, l'heure n'est pas aux « Adieu veau, vache, mouton, couvée »... À Cattle Gulch, un type farfelu nommé Ovide Byrde a établi un havre de paix pour animaux, avec Rantanplan pour figure de proue. Tout cela n'est que douce dinguerie jusqu'au jour où Rantanplan découvre bien malgré lui un gisement d'or. Soumis à la mauvaise influence d'escrocs sans foi ni loi, Ovide Byrde se mue alors en tyran local et impose régime végétarien et protection animale à marche forcée aux autochtones. Du bien-être animal à la tyrannie, du jamais vu dans l'Ouest sauvage !
A
lors que le cow-boy solitaire arrive à Cattle Gulch, rêvant d’un bon steak, il tombe sur le lynchage d’Ovide Byrde, coupable d’avoir détaché et rendu sa liberté à un cheval, crime on ne peut plus intolérable dans cette bourgade texane. Le criminel est un original, président (et unique membre) de la société protectrice des bêtes du comté. Ancien marchand de barbecue, après avoir assisté à une conférence de Henry Bergh, fondateur, en 1866, de la première association américaine contre la cruauté envers les animaux, il change d’alimentation et de vie. Reconnaissant envers Lucky Luke, qui l’a tiré de cette mauvaise situation, il l’invite dans sa ferme. Le héros y retrouve Rantanplan, repêché dans un puits, trois semaines plus tôt. Pendant une conversation entre les deux hommes, à propos de régime végétarien et autres soins à prodiguer, le chien le plus bête de l’Ouest rapporte, de la mine voisine, une énorme pépite d’or. Alors que la fortune de Byrde est faite, Lucky Luke propose de ramener le canidé idiot à la prison de Kolb Cross, dont il s’est imprudemment éloigné. Mais le vacher y parle un peu trop du subit enrichissement de Byrde, ses paroles tombant dans l’oreille de Tacos, escroc notoire, qui n’a plus que quatre jours à tirer.
Avec L’Arche de Rantanplan, Achdé (dessin) signe son dixième album des Aventures de Lucky Luke ; il s’agit, par ailleurs, du quatrième scénario de Jul pour la saga créée par Morris en 1946. Le jaune de la couverture rappelle celui d’À l’ombre des derricks (1962), de La Diligence (1968) et de Dalton City (1969). L'ambition d’être à la hauteur des grandes heures de la série est affichée. Pêle-mêle, se croisent les Daltons, les immigrés chinois, le croque-mort, le pénitencier, une guerre indienne, le goudron et les plumes, ainsi que les récriminations de Jolly Jumper. Et, bien sûr, Rantanplan, foncièrement crétin et diablement attachant, toujours en décalage, à l’aura telle, qu’il a bénéficié de sa propre collection (vingt albums au garrot). Mais au-delà de ces éléments, qu’il n’est pas difficile de convoquer, c’est bien la verve et l’esprit du récit qui lorgnent sur la période référentielle – au hasard – de Goscinny. Le jeu de mot en embuscade, les trognes patibulaires ou débonnaires, les rebondissements, la cohésion de l’écriture, les clins d’œil et allusions, tout y est pour un moment de lecture plaisir, assorti d’un brin de nostalgie, même si l’ensemble peut manquer de fluidité.
Néanmoins, une thématique se développe également, à la fois historique et actuelle. Après les Juifs et l’antisémitisme (La Terre promise) et l’esclavage (Un Cow-boy dans le coton), c’est au tour de la condition animale d’être sous le feu des projecteurs. Le Far-West n’a guère été exemplaire sur ce sujet et ce n’est pas le 21è siècle qui pourrait lui donner des leçons. Derrière la dénonciation, se trouve cependant la question du progrès à marche forcée, d’une brutalité qui en remplace une autre, de la bonne cause qui devient elle-même oppression. Militantisme joyeux, humour engagé, poil à gratter réversible, L’Arche de Rantanplan est tout cela à la fois, peignant de tristes individus agissant « comme si, face à une nature sauvage, les hommes avaient dû se montrer encore plus sauvages ». À méditer.
Les avis
friks
Le 13/11/2023 à 21:13:50
Une catastrophe. Je pense qu'il faut plutôt lire : NulAch.... Jul a littéralement flingué Lucky Luke
Morguzzi
Le 16/11/2022 à 07:17:10
Bof bof... Je reconnais que c'est jusqu'à présent le meilleur scénario de Jul sur cette série mais c'est très relatif tant les trois premiers (tomes 7 à 9 de cette série) étaient mauvais, et ce de plus en plus. Ce n'est donc toujours pas un bon album.
La séquence émotion dans les dernières pages est assez gratuite et injustifiée mais au moins elle fait son petit effet.
Effectivement, il eût sans doute été plus avisé de consacrer cet album au fondateur de la SPA qui y est tout juste évoqué, comme remarqué dans de précédents avis.
Telphil
Le 03/11/2022 à 10:21:28
J'avais repris espoir depuis le décès de Goscinny, avec "La terre promise", album où Jul a repris le scénario. Enfin, je commençait à retrouver l'ambiance de mon héros aux jambes arquées. Espoir gardé les deux albums suivants. Ces trois albums m'ont enfin rappelé le Lucky Luke de ma jeunesse.
Espoir perdu une nouvelle fois avec ce nouveau tome, qui est sans intérêt à mon sens si ce n'est quelques répliques, dans l'esprit, du râleur de service, Jolly Jumper. Mais nous sommes bien loin de "La guérison des Dalton" où, l'air de rien, il y a un Grand Rantanplan.
Dommage !!
Ocatarinetabelatchixtchix
Le 01/11/2022 à 13:53:57
La mauvaise impression laissée par les extraits avant la sortie du livre s’est hélas confirmée durant la lecture, j’ai trouvé ce tome vraiment très moyen
Aborder la cause animale dans une histoire de Lucky Luke n’est pas une mauvaise idée en soi mais ce sujet est malheureusement bien mal exploité dans l’album. Avec la création de la SPA américaine en 1866 par Henry Bergh, il y avait pourtant un événement historique très intéressant à développer mais ce sujet est à peine évoqué sur deux ou trois cases par Jul. Plutôt que d’inventer le ridicule et fictif Ovide Byrde, il aurait été pourtant bien plus judicieux d’utiliser ce personnage d’Henry Bergh et sa création de la SPA comme thèmes centraux de l’histoire
Au lieu de cela, Jul fidèle à sa mauvaise habitude, préfère se focaliser sur des sujets de société à la grande mode, en l’occurrence ici le véganisme. Sauf que ce véganisme en question ne colle pas avec la réalité de l’époque à laquelle est sensée se dérouler l’histoire et donc au final tout cela sonne rapidement faux.
La présence éphémère des Dalton n’apporte rien à l’histoire, ils sont juste là pour faire jolis. A quand une véritable aventure centrée sur les quatre despérados comme savait si bien le faire Morris quasi un tome sur deux.
Concernant l’humour, il est hélas pratiquement autant absent que dans l’album précédent. Je n’ai même pas ri une seule fois durant la lecture, un peu gênant pour une série avant tout humoristique.
Côté positif, les dessins d’Achdé restent bons mais cela ne suffit pas à sauver le livre vu la faiblesse du scénario
En conclusion, un album presque aussi décevant que le précédent et par conséquent une nouvelle désillusion
minot
Le 31/10/2022 à 17:42:19
Véganisme et bien-être animal sont au cœur de ce nouveau LL, et c'est franchement marrant ! Beaucoup de gags amusants, de chouettes dessins, un VRAI scénario (et non pas seulement une succession de saynètes plus ou moins drôles comme dans certains autres épisodes) qu'on prend plaisir à lire, des personnages rigolos et surtout, surtout ... enfin un album qui confronte LUCKY LUKE à d'autres méchants que les sempiternels Dalton !
On passe vraiment un bon moment. C'est pour moi tout simplement le meilleur album depuis la reprise de la série.
Rody Sansei
Le 28/10/2022 à 15:54:57
Un très sympathique tome, absolument pas catastrophique comme certains intégristes de la BD le crient sur les forums. De chouettes dessins, plein de petits gags et jeux de mots, quelques surprises. J’ai vraiment passé un bon moment.