Résumé: C'est bien connu, pour emballer les filles, rien de mieux que de savoir jouer de la guitare. Pas de chance pour Paul qui n'est pas très doué en drague et encore moins avec une guitare entre les mains. Mais pour les yeux de la belle Julie, il se met en quête de devenir champion du monde d'Air Guitare ! Sous la houlette du vieil Ernest commence un entraînement intensif aux méthodes très spéciales...
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aul, son bac en poche, ne rêve que d’une chose : conquérir enfin le cœur de sa voisine Julie. Mais comment lutter contre Keith, beau gosse et guitariste ? La seule voie qui s’offre à lui consiste à devenir célèbre et c’est l’Air Guitare et Jimi Hendrix qui vont l’y aider. Mais l’Air Guitare n’est pas qu’un passe temps comme les autres, c’est un style de vie.
L’Air Guitare est une activité bien réelle, apparemment née en 1969 au festival de Woodstock, qui consiste à mimer le geste d’un guitariste sans avoir d’instrument en main. Ce thème n’est qu’un prétexte original pour évoquer un sujet relativement banal : l’affirmation de soi. Lorsque l’on est un jeune homme tout juste sorti de l’adolescence et que l’on manque d’assurance, il est souvent nécessaire de se raccrocher à ses rêves ou de s’en créer. L’Air Guitare est là pour ça. Nul doute que nombreux seront ceux qui, pour y croire définitivement, ne s’exonéreront pas d’une recherche google sur cette étrange activité si déconcertante et pourtant si répandue, car comme le précise Yann Le Quellec dans son post-scritpum : qui n’a jamais fait d’Air Guitare, même sans le savoir ? Et qui n’a jamais songé à éblouir son entourage grâce à un solo endiablé sur son balai ou sa raquette de tennis. Love is in the air guitare dispense de l’utilisation d’un erzats de Gibson ou Stratocaster puisque l’Air Guitare est un instrument à part entière. Pour convaincre les sceptiques, Le Quellec bombarde le récit d’une réalité irrésistible en transformant celui-ci en simple romance ou tout semble écrit à l’avance. Peu de surprise pour cette chronique sociale d’un jeune en mal d’amour. Restent la simplicité du propos, la complicité avec les protagonistes générée par la proximité du vécu et un certain plaisir de lecture.
Le ton léger contraste avec le dynamisme du graphisme de Romain Ronzeau qui n’hésite pas à bousculer et faire exploser les cases pour exprimer l’intensité de la transe des air guitaristes. Il en résulte une alternance de plages musicales douces et débridées servie par une certaine nervosité du trait, associée aux couleurs sélectives, parsemées au gré des ambiances et de la focalisation sur les protagonistes. L’ensemble présente un dessin aéré de circonstance.
Nous sommes tous des Air Guitaristes et Paul est notre nouveau guide ! Que celui qui n’a jamais joué d’Air Guitare lui jette le premier médiator.