L
a Terre, dans un futur indéterminé. Une catastrophe nucléaire a réduit la planète en cendres, détruisant la plupart des espèces vivantes. Les survivants, des mutants pour la plupart, font partie d'une hiérarchie précise et implacable. En haut de l'échelle, il y a les Volants, mutants humains ailés, carnivores et féroces. C'est dans cet environnement que naît Lomm, de parents Volants. Pourtant, Lomm n'a pas d'ailes. en fait, a part sa queue, il n'a rien à voir avec le peuple dont il est issu. Pire, ses traits sont ceux d'un humain, une des proies favorites des Volants.
Lomm, dans ce tome 3, rencontre enfin de véritables humains. On pourrait croire que son errance et ses ennuis sont terminés, mais il n'en est rien. Lomm va devoir apprendre les coutumes des Hommes Purs, qui voient d'un mauvais oeil sa queue, signe évident de mutation. Le sorcier de la tribu, en particulier, montre son hostilité, lui qui voit en Lomm une menace contre ses privilèges.
Il est dommage que TBC se soit quelque peu fourvoyé dans ce tome 3. Non pas que son récit devienne moins maîtrisé, ou que son graphisme pêche. Le trait reste harmonieux, la narration efficace. Pourtant, on ne peut s'empêcher de ressentir un certain ennui à la lecture de cet album. La faute en revient au scénario, qui se déroule sous nos yeux sans aucune surprise. L'auteur rabâche les poncifs des récits préhistoriques, Rahan en tête. Du sorcier qui abuse de son savoir pour retenir une tribu entière sous sa coupe au personnage de Lomm, être étrange et différent venu ouvrir les yeux de cette même tribu, tout ce livre respire le déjà-vu. Et si TBC est un habile scénariste, il ne parvient toutefois pas à amener le petit plus original qui donnerait à ce tome 3 un réel intérêt. Pourtant, quelques bonnes idées viennent parsemer le livre, mais elles restent pour l'instant sous-utilisées. Ainsi, Le sorcier et sa tribu vénèrent le soleil et rejettent toute mutation, alors que le symbole qu'ils ont choisi pour représenter Aton, le dieu du soleil, est le sigle de la radioactivité. Douce ironie, pour un peuple qui se prétend pur. Malheureusement, le scénariste ne pousse pas plus loin ce paradoxe, et préfère s'intéresser de manière conventionnelle aux difficultés qu'à Lomm de s'intégrer. Dommage.
Reste une couverture efficace, un dessin élégant et fin, une intrigue bien ficelée et une fin d'une grande cruauté, qui donne de l'espoir pour la suite de la série. C'est malheureusement insuffisant pour faire de cet album un indispensable.