Résumé: Nous sommes en 2080 en Europe, dans la mégapole couvrant les zones Londres-Paris-Bruxelles. Les problèmes liés à l'environnement n'ont jamais été résolus. Au contraire, ils persistent et sont plus graves que jamais. Par ailleurs, des hordes de laissés-pour-compte, affamés et contaminés, attaquent régulièrement la ville pour obtenir de quoi survivre.
Dans ce contexte explosif, la police et l'armée prennent une importance de plus en plus grande et menacent régulièrement l'équilibre de la démocratie que l'Europe se targue d'être restée.
Gothic Lolita est le nom de code d'une élève d'un programme de l'armée visant à améliorer les facultés des soldats. C'est une élève douée, mais difficilement contrôlable. Quand elle perd une camarade au cours d'une mission, sa rage accumulée pendant les années d'entraînement éclate. Elle s'enfuit du centre de recherche et devient par conséquent une menace à éliminer à tout prix.
La traque peut commencer... Même si les chasseurs pourraient rapidement devenir des proies.
En cette année 2066, la situation politico-sociale n'est guère brillante au sein de la capitale française : débordée par les insurrections de mutants : la police a dû faire appel à l'armée. Et, une fois le loup dans la bergerie, il entend bien y rester : malgré les garde-fous que le président essaie d'imposer, l'état-major n'hésite pas à bombarder des quartiers résidentiels ! Tout cela pour récupérer Lolika, un sujet expérimental qui s'est enfui, pour tomber sur Helen, étudiante québécoise... qui n'avait rien demandé !
L
'anticipation est un genre assez difficile où la plupart des auteurs oublient le passé pour ne construire que le futur. Mais pourquoi donc penser qu'en 2066 il n'y aurait plus de grands bâtiments haussmanniens dans Paris ? Brrémaud évite cet écueil pour rendre son scénario plus crédible. Il lui revient bien du mérite à conjuguer habilement le futur anticipé et le passé. En parallèle, l'histoire elle-même manque de panache. Elle conte les péripéties d'une jeune étudiante québécoise, Helen Swift, vivant à Paris, dans une chambre du bonne du XIe arrondissement, dont la vie est vite perturbée par l'arrivée en catastrophe de Lolika. Cette dernière, également nommée numéro 36, fait partie d'une expérience qui vise à améliorer les capacités du cerveau humain. Sur fond de guérilla urbaine où l'armée ne fait pas dans la dentelle, Lolika fuit, Helen suit, sans trop savoir pourquoi. D'ailleurs, personne n'a vraiment le temps de se poser de questions, tant l'action prime au son du tambour battant.
Le lecteur est embarqué dès la première seconde et jusqu'à la fin, à grande vitesse et à renfort de mitraillettes et d'explosifs. Pourtant, malgré les innombrables rebondissements, la trame apparaît bien fine. Les explosions agissent comme de la poudre aux yeux pour cacher une absence de consistance sur le fond. Aucun des personnages n'est vraiment charismatique et certains ne dévoilent pas [encore] leur rôle dans l'histoire. La mise en page, les couleurs et le dessin sont tout droit sortis de l'ordinateur, pixels à l’appui et restent assez pauvres. Ponctués de multiples clichés pour plaire aux adolescents, surfant sur une vague gothico-manga, Lolika n'est pas à même de convaincre un public qui ne se contentera pas seulement d'effets pyrotechniques et de pétarades. Décevant.