Résumé: Vu de l'extérieur, la famille du jeune Seiichi a tout de plus normal. Un père salarié, une mère au foyer, une maison dans une ville de province. Il va à l'école, joue avec ses amis, commence à se sentir troublé en regardant la jolie fille de la classe. Tout est normal...ou presque. Il ne s'en rend pas compte lui-même, mais sa mère le serre de près, très près, trop près...
Seiko traite encore son fils comme un bébé, le couvant, lui tapotant la tête, décryptant ses faits et gestes. Avec un mari quasiment toujours absent, son monde est centré sur Seiichi. Et lui n'arrive pas à résister. Il se laisse entraîner dans son cocon, se rebellant contre ceux qui l'accusent de surprotection. Trop jeune, il ne décèle pas la folie qui se cache sous l'apparence de l'amour maternel, jusqu'à ce qu'il soit trop tard...
Après Les Fleurs du mal, Shuzo Oshimi revient en force avec une oeuvre aussi fascinante que dérangeante ! A l'image de la moiteur de l'été japonais, il instaure une atmosphère étouffante, pour une intrigue toute en finesse, étonnante de réalisme. Découvrez une relation mère-fils si toxique qu'elle sent la mort à plein nez !
S
eichi agrippe sa maman, encore sous le choc après la chute de son cousin. C'est pourtant bien elle qui l'a poussé du haut de la falaise. Mais c'est elle aussi qui se précipite afin d'aller voir dans quel état se trouve l'adolescent. Seichi a t-il mal interprété ce qu'il a vu ? Quel jeu malsain met-elle en place et en était-elle seulement consciente ?
Ce deuxième tome des Liens du sang confirme la très bonne impression laissée à la fin du précédent. Cette série excelle dans l'instauration d'une ambiance poisseuse et lourde, tout en demeurant éminemment réaliste. Il ne se passe pas grand-chose à proprement parler. Cependant, l'évolution des personnages et leur personnalité se dévoilent de plus en plus. Shuzo Oshimi laisse planer le doute sur les motivations et l'état mental de la mère, tandis que son enfant perd pied et ne sait plus qui croire, ni à qui faire confiance, à commencer par lui-même. Le suspense repose essentiellement sur les intentions du garçon : va-t-il tenir avec elle ou s'en détacher et finir par prendre conscience de sa psychose ? (volume trois le 15/08)
Le dessin est pour beaucoup dans cette atmosphère tendue. Si les expressions faciales sont très bien exécutées, le cadrage, les gros plans et le découpage en peu de cases achèvent de convaincre le lecteur de l'excellent travail de l'auteur.
L'amour peut-il mener à la folie ? Poursuivez cette plongée dans les eaux troubles des relations maternelles toxiques.