Info édition : 8 pages en couleur. Avec jaquette illustrée.
Résumé: Vue de l’extérieur, la famille du jeune Seiichi est des plus banales : un père salarié, une mère au foyer, une maison dans une ville de province… L’adolescent va à l’école, joue avec ses amis, est troublé quand il pose les yeux sur la jolie fille de la classe. Tout est normal… ou presque. Il ne s’en rend pas compte lui-même, mais sa mère le couve beaucoup trop.
Seiko traite encore son fils comme un bébé et, avec un mari toujours absent, son monde est d’autant plus centré autour de Seiichi. Ce dernier est incapable de résister : il se laisse lentement emprisonner dans le cocon. Trop jeune, il ne décèle pas la folie cachée derrière l’amour maternel. Jusqu’à ce qu’il soit trop tard…
Après Les Fleurs du mal, Shuzo Oshimi revient en force avec une œuvre aussi fascinante que dérangeante ! À l’instar de l’été japonais, il instaure une atmosphère étouffante, pour une intrigue tout en finesse, étonnante de réalisme. Découvrez une relation mère-fils toxique sur laquelle pèse l’ombre de la mort !
S
ept heures, un matin comme un autre... Seichi est réveillé gentiment par une petite caresse de sa maman. À table, elle lui sert son petit-déjeuner préféré tandis que le père annonce qu'il rentrera tard, encore. Sur le chemin, l'écolier chahute avec ses amis et entrevoit la jolie Yuiko. Rien d'anormal, pourtant... Les remarques de la part de son entourage sont de plus en plus fréquentes sur les attentions trop appuyées de sa mère. Un malaise s'infiltre alors dans l'esprit du garçon qui prend doucement conscience de cette emprise.
Shuzo Oshimi (Les fleurs du mal, Happiness) aime déstabiliser ses personnages et le lecteur. Avec subtilité et un rythme tendu très bien géré, le mangaka fait glisser le quotidien banal d'un collégien dans le chaos. Les relations maternelles sont au cœur de l'intrigue : est-il possible de trop aimer son enfant ? Jusqu'où une génitrice peut-elle aller pour protéger sa progéniture ? La crédibilité du scénario impressionne, car au final, cela s'avère un problème de société peut-être moins rare qu'escompté.
L'évolution de cette perturbation est traduite par le changement dans le graphisme. Ainsi, la finesse et le style épuré se chargent progressivement de trame hachurée et d'un mouvement tremblotant : les êtres perdent pied au fur et à mesure que l'histoire bascule dans l'impensable.
Le premier tome des Liens du sang (cinq épisodes en cours) confirme le talent de l'auteur connu pour installer avec brio des atmosphères poisseuses et inquiétantes.
Les avis
Erik67
Le 04/12/2020 à 18:53:52
C'est clair qu'il ne fait pas bon être avec une mère possessive. Déjà dans les années 60, un certain Alfred Hitchcock nous l'avait bien démontré dans le film culte « Psychose ». Avec les liens du sang, nous n'en sommes pas très loin.
Pour autant, cela avait plutôt bien commencé avec une famille heureuse et tranquille en apparence. Et puis, le drame, le basculement dans l'horreur la plus absolue de cette gentille mère de famille. On se dit qu'il valait mieux être moins sympathique pour ne pas aboutir à ce gâchis. C'est poignant car on fera tout de suite le lien avec les étranges pages d'introduction autour de ce chat mort.
L'auteur des fleurs du mal en manga frappe fort, c'est certain mais c'est pour mieux heurter nos consciences et se méfier de l'eau qui dort.
A noter également un graphisme dont le visuel semble frôler la perfection. Rien à redire de ce côté là !
Pour le reste, on va se délecter de cette lecture avec cette intrigue sous haute tension.