Résumé: Les Mémés reviennent, toujours plus en forme !
Avec sa bande de sacrées mémés, Sylvain Frécon s'attaque à de nombreux sujets d'actualité et de société, mais toujours sous le prisme de l'absurde, de l'acerbe et du franchement drôle. Les mémés ont un avis sur tout et la langue bien pendue. Les nouvelles technologies, la sexualité, les lanceurs d'alerte ou la crise écologique, rien n'échappe à nos octogénaires préférées.
A
vec ce mourir peut encore attendre, les "attachiantes" mémés de Sylvain Frécon font leur retour en librairie. Sur plus de cinquante pages (prépubliées dans le magazine Fluide Glacial), l'auteur utilise sa bande d'ainées afin de porter un regard tantôt critique, tantôt cynique sur notre société. Chaque planche est une histoire avec un thème qui, parfois, reviennent au fur et à mesure de l'album. De la télévision, au choix du cercueil, en passant par le sexe, rien ne sera épargné par Huguette Lucette et Paulette.
L'humour n'use jamais du pathos ou lourd, bien au contraire, l'auteur a un regard tendre envers ses seniors de papier. Ce qui rend la lecture de temps en temps attendrissante en fonction du sujet du gag. C'est le cas lorsqu'il aborde le temps qui passe pour nos petites vielles et la tristesse qui va avec ou encore la mort avec #After ou #shopping. Entre ces chapitres, le dessinateur offre des saynètes plus cassantes, à l'instar du jeune homme qui court avec un bouquet de fleur devant deux petites vieilles (la chute est à hurler de rire). L'alternance entre humour franc et passage plus tendres est une idée fort intéressante et surtout qui fonctionne.
Le dessin est sympathique, rendant les personnages principaux déformés par l'âge. Le trait est caractéristique de ce genre et colle admirablement avec la ligne du magazine qui l'édite. D'ailleurs, le premier tome, sorti en 2021 en format poche, est réédité en format classique qui rend sa lecture plus agréable.
#lesmémés est une série amusante qui permet à son auteur de critiquer la société par le prisme de petites vieilles aussi détestables qu'attachantes. Comme le chantait Corbier: "laissez les mamies faire..."