L
es mémés sont partout avec leur cabas à roulettes, leur franc-parler et leur manque d’inhibition. Sylvain Frécon raconte, une planche à la fois, le quotidien imaginé de quelques-unes de ces vieilles dames. Elles ont des opinions sur tout, de #metoo à la COVID en passant par la mondialisation et l’environnement, mais ce sont surtout la vieillesse, la déliquescence des corps et la mort qui les préoccupent.
Rédigés tout au long de 2020, le recueil témoigne d’une réelle évolution. L’humour scatologique, omniprésent dans le premier tiers fait doucement place à des traits d’esprit plus fins. Le propos se fait alors social, politique et parfois poétique. Un peu comme si l’auteur avait pris conscience du potentiel de ses personnages pour livrer un message sur la société.
Le dessin, nerveux et efficace, évoque ceux de Bretécher et Pétillon. L’artiste croque rapidement une tranche de vie, sans se soucier d’enrichir les décors ou de soigner l’expressivité des acteurs. Dans ce projet, l’illustration joue essentiellement un rôle de soutien.
Un petit livre sans prétention qui nous dit qu’il faudrait peut-être téléphoner à tante Germaine. Elle est certes gâteuse et elle a des idées bien arrêtées sur à peu près tout, mais elle demeure tout de même gentille.