Résumé: Le premier homme dans le vide spatial.Le 18 mars 1965, Léonov, cosmonaute soviétique, est le premier homme à réaliser une sortie extravéhiculaire dans l'espace. Ces 12 minutes sont marquées par des accidents (problème de combinaison, de sas, d'oxygène, de surchauffe...), avant un retour sur terre dangereux. Avec son copilote, ils subissent fuite d'air, défaillance des commandes automatiques, retard, non séparation des modules, avant d'atterrir en Sibérie. Pendant deux nuits, ils affrontent alors des animaux sauvages et luttent contre le froid intense, avant d'être secourus. Ce qui pourrait être un scénario à peine crédible fut pourtant bel et bien l'aventure exceptionnelle du premier homme dans l'espace.
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uelles sont les grandes figures de l’exploration spatiale soviétique ? D’abord il y a eu Laïka, ensuite Youri Gagarine… et après ? Bien qu’il soit moins connu que ses illustres collègues, le 18 mars 1965, Alexeï Leonov a marqué l’histoire en étant le premier homme à tenter et réussir une sortie extravéhiculaire dans le cosmos. L’expédition s’est révélée périlleuse, du lancement de la fusée au retour de la capsule, à quatre cents kilomètres du point d’arrivée prévu, dans une forêt infestée de loups.
Dans un style très classique, Dobbs raconte en détail la mission. Tout cela n’est évidemment qu’un prétexte pour plonger le lecteur dans l’esprit de la guerre froide, alors que les États font prendre tous les risques à des aventuriers, version moderne de la chair à canon. Et si l’intrépide ne s’en sort pas, l’agence Tass étouffera l’affaire, ni vu ni connu. Après tout, qui se soucie d’un péquenot venu d’une pauvre campagne ? Le récit est d’ailleurs ponctué de segments évoquant le passé de l'astronaute, sa famille persécutée par les milices et son penchant pour la peinture. En fait, l’auteur donne de la densité à celui que le Parti a déshumanisé, avant d’en faire un ambassadeur du Kremlin.
Le dessin réaliste d’Antonello Becciu colle bien au projet avec une manière rappelant celle des films de propagande de l’époque. Ses points de vue sur l’astronaute planant dans l’espace apparaissent particulièrement spectaculaires : cinq planches de plans variés se succédant nerveusement afin que le bédéphile ressente le désarroi du protagoniste suspendu dans le vide.
La biographie, un peu sage, d’un héros méconnu, du moins à l’Ouest.