Résumé: Les rêves de Léo se font de plus en plus oppressants et le mettent au pied du mur : il est probablement l'un des deux Élus amenés à sauver le monde. Pour découvrir la vérité et mettre au jour les secrets du passé, il devra consulter l’Oracle des Dieux. Mais, pour devenir le héros de cette légende, il lui faudra d'abord se défaire de ses préjugés de Chevalier Blond. À commencer par celui qui veut que les siens ne connaissent pas la peur...
Fort de son graphisme éclatant, Raúl Arnáiz continue son récit métaphorique au sein duquel le véritable ennemi s'appelle Ignorance. Ne laissez pas les somptueuses couleurs pastel et les teintes chamarrées de l'ensemble vous laisser croire à un énième récit naïf au sein d'un genre où la gratuité est trop souvent la norme. Non ! Le scénario d'Arnáiz est plus sombre qu'il n'y paraît. Ce n'est pas non plus parce qu'il a le talent d'aborder métaphoriquement des sujets aussi sensibles que le devoir de mémoire ou le racisme qu'il tombe dans le moralisme ou en oublie l'action. Le « récit initiatique » a rarement aussi bien porté son nom et ce ne sont pas les obstacles internes que rencontre Léo dans ce second tome qui nous feront dire le contraire. En outre, on reste esbaudi par la maîtrise technique du jeune auteur espagnol. Seul à la barre de son navire, il navigue avec classe et décontraction. À l'instar de son histoire, son dessin peut sembler simple de prime abord, mais il recèle une solidité et un talent de découpage peu communs, voire une densité assez inhabituelle dans un « récit jeunesse ». Mais, vous aurez compris que Raúl Arnáiz n'a pas l'habitude de sous-estimer ses lecteurs !