Info édition : Avec 4 pages d'avant-propos et illustrations.
Résumé: Le baron Jean-Dextre Pandar de Cadillac est né dans l’héroïque bourgade de Cadillac, en Gironde. Doté de grandes facultés d’adaptation héritées de ses glorieux ancêtres, et d'une ouverture d'esprit enseignée par son père, qui lui suggéra de courir le vaste monde, Jean-Dextre se rend en Afrique de l'Ouest, au Mali, puis au Burkina Faso et au Bénin, pour être précis.
Personnage plein de bonne volonté, quoiqu'un brin naïf, il porte en lui la culpabilité de l'histoire entre l'Afrique et l'Europe, et craint ne pouvoir être à l'abri de certains préjugés. Sa quête, ce sont les autres ; il les observe et s'efforce de se remplir d'images, tout en veillant à prendre du recul : « expérience, sagacité, yeux en face des trous : tels sont les secrets du baron ». Pourtant, ses multiples interventions se révèlent catastrophiques. Volontiers philosophe, il se convainc que chaque expérience lui permet de tirer une leçon et d'apprendre encore et toujours. Mais les expériences se succèdent, et sa maladresse ne fait que renforcer son sentiment de culpabilité. Hésitant entre la figure du blanc donneur de leçon et celle du fier représentant de l’humanisme gascon, Jean-Dextre est indécrottable. Il continue de mettre les pieds dans les plats : alors qu'il fantasme chastement sur une belle danseuse ; celle-ci croit qu'il veut la payer pour passer la nuit ensemble ; alors qu'il fouille dans ses poches pour donner de l'argent à un mendiant, celui-ci refuse le billet jugeant la somme trop importante ; alors qu'il visite le musée de l'esclavage d'Oujdah il décide de combattre les ondes négatives des lieux en chantant du Nicole Croisille… Humilié par ses maladresses, le fier Gascon est pris d’angoisses, d'horribles souvenirs refont surface et la terrible vérité éclate : oui, il est bel et bien raciste ! Ah, le baron n’est pas au bout de ses surprises…
L
’Afrique, ses mystères et ses réalités. Jean Dextre Pandar de Cadillac, en voyage dans l’ouest du continent noir, explore et essaye de comprendre la complexité de ces régions ravagées par la misère. Est-ce que sa grande sagacité, qui lui a valu, ne l’oublions pas, le titre de champion régional 2001 de Mille bornes, lui suffira pour survivre à cette expérience culturelle extrême ?
Nicolas Dumontheuil (Qui a tué l’idiot ?, Big Foot) essaye de raconter l’Afrique dans ce premier tome du Landais Volant. Son héros, une espèce de Tartarin moderne ouvert mais ignorant, va faire les frais du choc que de nombreux voyageurs subissent face à la dure réalité africaine. De catastrophes en maladresses, il va lentement glisser vers un état second et, comme assommé, finir par se rendre compte que, peut-être, lui aussi serait raciste. Contrairement à un Jano, qui a puisé dans ses expériences de voyages pour créer les fantaisistes - mais réalistes - aventures de Keubla, Dumontheuil semble hésiter entre fiction et réalité. Racontés sur le ton de la fable humoristique, ses propos pourtant très sérieux (racisme, pauvreté) restent souvent en porte-à-faux avec le ton général de la narration. Peut-être a-t-il voulu trop se retrancher derrière son héros pour laisser le récit se développer pleinement. Des anecdotes, aussi pertinentes qu’elles soient, ne sont pas suffisantes pour faire une bonne histoire.
Aux pinceaux, le résultat est nettement plus convaincant. Associée aux merveilleuses couleurs d’Isabelle Merlet, l’Afrique de Dumontheuil est des plus admirables. Il a su croquer les rues et les villages d’une façon à la fois précise et tendre. Ses personnages, à mi-chemin entre le portrait et la caricature, ne font de cadeaux à personne et présentent des gueules aussi bien drôles et qu'effrayantes. La moiteur des tropiques plane sur ces planches, il fait très chaud et ça se voit.
Premier tome des aventures du Landais Volant, cette Conversation avec un margouillat manque un peu sa cible malgré un dessin et des couleurs parfaites. L’album, certes très amusant, pèche par une construction un peu trop relâchée. Serait-ce un autre effet des parfums enivrants de l’Afrique ?
La preview
Les avis
willybouze
Le 19/07/2013 à 08:15:45
Dumontheuil est un auteur surprenant. Chacun de ses ouvrages est un voyage dans l'absurde réaliste, avec une pointe de philosophie.
Ici, il nous propose d'accompagner un étonnant personnage de la noblesse du sud-ouest français dans ses pérégrinations africaines. Un anti-héros solitaire, hanté par le fantôme de sa mémé qui le ramène au pays virtuellement, et qui vit sa vit de blanc en Afrique en tentant de n'être pas le colon qu'il craint de paraître.
C'est parfois un peu verbeux, car Dumontheuil aime philosopher et parfois brouiller le lecteur par des phrases alambiquées dont on se demande ce qu'elles peuvent bien apporter à l'intrigue. Mais c'est toujours un régal à lire, sans trop se prendre la tête.
Notons la grande qualité des couleurs qui contribuent à nous plonger dans l'ambiance africaine.
Le trait est plus propre que pour BigFoot et chaque case fourmille de détails. Il y a un travail de documentation derrière tout ça (ou du vécu) qui ne peut pas laisser indifférent.
Donc, pour moi, un album à lire absolument si vous savez que vous aimez Dumontheuil. Sinon, il vaut mieux commencer par Malentendus ou le Singe et...