Résumé: Été 1940. Fille d'un as de la Première Guerre mondiale, Laure Chevalier a l'aviation dans le sang. Contrainte de fuir son pays, Laure parvient à rejoindre l'Angleterre. Mais comment continuer à se battre ? Qui laissera une femme manier un Spitfire ? Sa rencontre avec un chef d'escadron excentrique va changer sa vie et faire d'elle, en secret, la première Française pilote de chasse de la Royal Air Force.
É
té 1940, la bataille d'Angleterre débute et le rôle de la Royal Air Force va être prépondérant. Les pilotes vont en découdre et ils seront nombreux à payer le prix fort de leur engagement sans avoir eu le temps de descendre le moindre Messerschmitt. Laure Chevalier, rescapée de la bataille de France, souhaite intégrer un escadron de la RAF pour venger son père qui vient de se sacrifier pour la sauver. Elle devra surmonter deux handicaps : être une femme et être française ! Pour pouvoir tenir le manche d'un Spitfire, elle va devoir prouver ses capacités à tous les autres aviateurs.
Une femme parmi les hommes, l'affiche est belle et le titre fait fantasmer. Lady Spitfire a un air de la sulfureuse Lady X que Charlier et Hubinon ont su formidablement mettre en scène, ou de la Sorcière de la nuit à la poitrine généreuse et au caractère bien trempé du Grand Duc de Yann et Romain Hugault. Hélas, succomber à la mode revival de l’aviation, relancée il y a quelques années avec succès par l’éditeur Paquet, n'est pas un gage de réussite et qualité.
Les dialogues, bien souvent sans relief ou d’un classicisme attendu, ne relèvent pas un scénario relativement pauvre qui se contente de mettre en situation une héroïne, intruse dans un milieu déjà souvent dépeint. Combats, décès, sauvetages in-extrémis et franche camaraderie côtoient les larmes de la perte d’un proche dans les conditions dramatiques du sacrifice. Les va et vient chronologiques brouillent les pistes et rendent le récit décousu sans apporter le dynamisme attendu et ce ne sont pas les personnages, très peu charismatiques, qui parviennent à pimenter le tout.
À la couverture attractive signée par le spécialiste Manchu, les pages intérieures de Maza ne répondent que par une efficacité maîtrisée alliée à un trait vif. L’excitation est malheureusement absente en raison d'un manque de vie et d’éclat. C’est beau, c’est professionnel mais cela reste ennuyeux.
Sur le coup, il est préférable de jouer La fille de l’air et de passer à autre chose…