Résumé: Elle est comédienne, ils sont musicien et dessinateur de BD. A priori, ils n’avaient pas grand-chose en commun mais la musique les a réunis. Cet album est l’histoire de deux rencontres. D’abord celle de Rachida Brakni et de Gaëtan Roussel et la naissance de leur nouveau groupe « Lady Sir ». Puis celle du duo avec Fred Bernard pour le lancement le 14 avril de leur premier album : Accidently Yours. En studio ou chez eux, de Paris à Lisbonne, le dessinateur les a suivis, accompagnés, a interviewé leurs proches, pour livrer, en texte et en images, les chroniques atypiques et touchantes d’un projet musical qui ne l’est pas moins.
Chansons illustrées, anecdotes de studios, témoignages, parcours de vie... Comme à son habitude, l’auteur se joue des codes, multiplie les expériences graphiques et narratives dans un nouvel album qui, loin d’être didactique, se veut plutôt une ode aux belles rencontres et au rapprochement des êtres ; et une lettre d’amour à la création artistique.
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lors qu’ils entament leur première collaboration, Gaétan Roussel et Rachida Brakni invitent Fred Bernard à observer leurs sessions d’enregistrement pour en tirer un reportage qui accompagnera le lancement de leur production. L’auteur de Jeanne Piccouly répond présent. Il se pointe au studio de Ménilmontant et capte l’activité des compositeurs.
Au final, on obtient un livre hétéroclite, comme un disque proposant un assemblage de pièces plus ou moins liées. Le processus créatif est passablement absent. Il est question des artistes, des gens avec qui ils travaillent, de considérations sur les guitares et les parties d’une batterie. Certaines chansons sont par ailleurs mises en image. Tout cela est bien sympathique, mais le lecteur a du mal à concevoir l’utilité de ce projet. Il aurait aimé sentir la recherche, les hésitations, la tension et pourquoi pas les frictions. Mais tout est lisse, beaucoup trop lisse. Oubliez l’engueulade de McCartney-Harrison dans Let it be, elle n’aura pas lieu. Pas plus que la discussion entre l’univers du dessinateur et celui du musicien.
Celui qui tient les pinceaux connaît tout de même son métier. Au fil des pages, le bédéphile sent son urgence comme sa précipitation et c’est plutôt agréable dans ce type d’entreprise. Le motif est rugueux, parfois coloré, parfois pas, les cases sont grandes ou minuscules, sous forme de bandes dessinées ou d’illustrations… et même de jeu de l’oie. La disposition des vignettes a d’ailleurs quelque chose de vibrant et de dansant comme une mélodie.
Tout cela rappelle néanmoins un carnet de touriste. Sans vraiment chercher à creuser et à comprendre ce qu’il voit, l’observateur consigne des petites choses dans son calepin qui est au demeurant fort joli.