L
es passages à tabac dans son lycée, Mikito Sakurai les connait bien et n'est pas du genre à broncher ni à se défendre. Une nuit dans ses rêves, il rencontre Zakuro, un étrange enfant au pied d'un arbre. En échange de sa floraison, Zakuro propose d’exaucer un vœu à Mikito. Devenir plus fort lui semble l'évidence. Dès le lendemain il sent de profondes transformations: capacités physiques accrues et faim de loup. Il découvre et se complait dans la colère, l’énervement et la violence, dont il use pour tabasser ses sempiternels agresseurs. Son appétit s’aiguise de plus en plus, seule la chaire fraîche pourrait le rassasier...
En Orient il est le légendaire Djinn, à Hollywood le Wishmaster. Derrière le visage d'ange de Zakuro se cache un mauvais génie qui profite des faiblesses de ses victimes pour satisfaire ses propres besoins. Mikito est la bonne poire qui passe de tête de turc à violent vengeur grâce au voeu qu'on lui a exaucé, alors qu'il perd petit à petit le contrôle et qu'une faim inhumaine le ronge. Ce manga nous conte la lente transformation d'un garçon en bête assoiffée de sang, sa lutte à la fois contre cette épée de Damoclès et face à de mystérieux chasseurs qui semblent bien vouloir éliminer ceux de son espèce. Difficile de regarder en face sa famille quand on n'a rien à se mettre dans l'estomac...
Avec un départ quelque peu cliché sur la dure réalité des élèves brimés, Kurozakuro fait quand même bien vite ressentir que le récit ne s'attache pas tant à ce qui l'a poussé à faire ce voeu mais bien à ce qu'il va tenter pour se sortir de cette situation. Sans trop en dévoiler dans ce premier tome, l'auteur aiguise la curiosité en laissant beauoup de zones d'ombres sur les motivations de Zakuro principalement. Le découpage rend assez bien le dynamisme imposé par le récit notamment dans les scènes de combat. L'impression est de qualité, une habitude chez Delcourt.
Kurozakuro est une agréable surprise qui mérite le coup d'oeil, espèrons qu'il en sera toujours le cas dans les six autres tomes à venir.