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our tester les incroyables capacités de Kuro, la mototsumitama avec laquelle il est lié par un pacte, Keita l’a envoyée lui acheter un jeu vidéo. En chemin, celle-ci rencontre une de ses pairs, une certaine Mikami Hôjô, d'abord déconcertée par sa naïveté, mais qui ne tarde pas à l’utiliser. Toute heureuse d'avoir une copine avec laquelle elle a des points communs, Kuro tombe de haut quand la femme lui annonce qu’elle a reçu pour mission d’abattre Akane, la belle et douce amie de Keita. Après en avoir discuté avec son contractant, la mototsumitama décide de prendre les devants et, en sa compagnie, se rend chez Mikami pour l’affronter.
Le lecteur a tout juste digéré la foule des éléments bombardés dans le précédent que ce deuxième volume de Kurokami black god enchaîne, sans plus d’explications, sur ce qui devient un combat entre deux gardiennes de la « terra ». Au cœur de cette lutte, et derrière l’affaire du contrat sur la tête d’un des personnages, très apprécié de l’héroïne, s’esquissent sans doute à demi-mot deux idées différentes du cycle de la vie mais aussi de la pureté du lien que les mototsumitama doivent entretenir avec l’humain qui leur procure leur force. Les révélations de Mikami à propos de la présence d’autres gardiens implantés sur Terre et agissant dans les milieux financiers, artistiques ou du crime organisé prépare le terrain pour la suite de l’histoire. On s’attend désormais à ce que le trio formé par Kuro, Keita et Akane croise la route de ces êtres qui n’hésitent pas à se servir des hommes pour asseoir leur domination. La fin de l’album va – sans surprise - dans ce sens. Faisant la part belle à l’action, ce tome 2 ménage également quelques passages humoristiques qui relevaient déjà le premier volet. Toujours aussi godiche et bécasse, Kuro poursuit sa découverte du quotidien et accumule les gaffes. Cela peut faire sourire un moment, mais ce petit jeu lasse d'autant plus vite qu'il ne réserve aucune surprise. L’extraordinaire – voire exaspérante - naïveté de le jeune fille et les situations cocasses qu’elle entraîne se traduisent directement dans le dessin par des grands yeux perpétuellement étonnés et par un sourire niais. Mignonne, elle l’est. D’ailleurs, Park Sung Woo prend visiblement plaisir à la dessiner, toujours court vêtue, évidemment. Mikami n’est pas en reste et, comme dans tout bon shônen qui se respecte, elle est pourvue d’une généreuse poitrine que couvrent quelques légers vêtements, lesquels se déchirent dès qu’elle combat pour dévoiler ses dessous – le lecteur adolescent n’attendait sûrement que ça, mais expliquez-moi pourquoi ceux de Kuro restent intacts tout au long de l'affrontement… Par ailleurs, le graphisme est bien léché et typique du genre. Tout comme l’histoire, il se contente de reprendre des ingrédients qui ont fait recette sans y ajouter quoique ce soit d’original.
Au final, ce second volume de Kurokami black god n’apporte rien de nouveau. Les questions soulevées précédemment n’ont pas obtenu la moindre réponse et, si ce n’est la relation très forte entre Mikami et son contractant, rien ne titille vraiment la curiosité. C’est insuffisant pour s’accrocher à cette série.