Info édition : Vernis selectif en couverture
Cahier graphique en fin d'album de 8 pages.
Résumé: L'éveil du mal
Inde. Durant le grand massacre qui opposa les prêtresses de la déesse Durga aux vampires, les créatures sanguinaires furent éradiquées. Mais un enfant échappa à la mort promise...
1910. Dans une ruelle de Londres, le corps d'un jeune garçon est retrouvé sans vie, apparemment vidé de son sang. Lord Benedict, qui dirige la brigade de nuit, a rarement vu une scène aussi terrifiante. Au même moment, il s'apprête à accueillir un nouvel agent au sein de son unité, un certain Kundan. Ce dernier aurait été mandaté par un proche du commissaire, Sir Oliver, pour l'épauler dans les affaires courantes... Lord Benedict aura bien besoin de renfort puisqu'une seconde victime est rapidement découverte. Le mode opératoire de l'assassin est toujours aussi atroce et curieusement, à chaque nouveau cas, Kundan n'est jamais loin. Ces crimes sordides commencent à inquiéter la population et bientôt les plus folles rumeurs se propagent... Serait-ce un tueur en série, un démon ou une sorcière ? Tandis qu'à Londres le trouble grandit, la situation politique se dégrade en Inde où une rébellion menace la couronne britannique. Pour faire face à cette crise et protéger sa fille, le roi décide d'y envoyer son plus fidèle serviteur, Lord Benedict. Honoré, ce dernier ne demande qu'une faveur : être escorté par un homme de confiance qui saura sûrement lui être utile une fois sur place, Kundan ! Jusqu'ici, le plan de Kundan semble se dérouler à la perfection... Son heure est venue, le sang va couler.
Luana Vergari qui rejoint le catalogue Glénat, déploie tout son savoir-faire dans cette nouvelle trilogie vampire qui mêle le canon vampirique victorien hérité de Bram Stoker au bestiaire et au folklore indiens pour un album saisissant à l'atmosphère angoissante, sublimé par le trait virtuose d'Emmanuel Civiello.
E
n Inde, les prêtresses de la déesse Durga exercent une éradication totale des vampires, massacrant jusqu’à la dernière de ces créatures de la nuit. Un enfant échappe cependant au génocide. Il devient alors le porteur d’une vengeance aussi patiente qu’implacable. Vingt ans plus tard, les représailles se déclenchent, mais dans un tout autre environnement : les brumes sombres et inquiétantes du Londres de 1910. Tout commence par la découverte du corps d'un jeune garçon, vidé de son sang. Lord Benedict est chargé de l'enquête avec un nouvel agent, un certain Kundan.
Luana Vergari revisite le mythe vampirique en proposant un versant plus oriental. Entre Coppola et Jack L’éventreur, le scénario s'approprie volontiers le rythme du thriller et la trame policière à la Conan Doyle. Si les scènes atmosphères sont dominantes, le récit avance néanmoins rapidement et pose les enjeux efficacement en faisant monter la pression. La scénariste approfondit finalement peu le personnage principal, Kundan, qui reste énigmatique mais charismatique, à la fois élégant, imposant et terrifiant. Sa silhouette menaçante et carnassière, figure trompeuse et changeante, ne laisse entrevoir d’autres traits qu’une faim de sang et de vengeance résolue. Pour l’instant, le lien avec les pages introductives reste flou, l'intrigue semblant garder ces explications pour les deux autres tomes à venir dans l'année.
La mise en image d'Emmanuel Civiello (Korrigans, La Dynastie des dragons…) est superbe et puissante. La colorisation aux textures et aux reflets de peintures à l’huile donne l’impression de contempler une toile à chaque planche. Les matières, les architectures, la folie barbare qui se détache des mouvements et des regards du prédateur, ainsi que des foules emportées par la peur, font grand effet. Les scènes du versant hindou ne sont pas sans rappeler les illustrations des romans d’aventures à la Kipling. Kundan se regarde avant de se lire.
Luana Vergari déploie tout son savoir-faire dans cette trilogie qui mêle enquête et thème vampirique victorien de Bram Stoker au folklore indien pour un album saisissant à l’atmosphère angoissante, sublimé par le trait incomparable d’Emmanuel Civiello. Ce premier épisode progresse rondement et place clairement les enjeux. Suite en mai.