Un très bon album où notre bon vieux rônin sans attaches Kogaratsu se voit
mêlé à une "guerre" entre étudiants d'une école de sabres.
Comme à son habitude Bosse arrive à étirer son intrigue, à faire des passages
calmes pour mieux pouvoir accélérer le rythme le temps d'une scène, à nous
servir des dialogues tout en finesse remplis de phrases bien sentis. Mais il faut
malgré tout reconnaître qu'il est bien moins habile pour ce qui est d'entretenir
le suspense, qui se résume au final à un amas de mystères assez peu
palpitant.
Le trait a lui gagné en beauté, il se fait plus fluide, avec de longues lignes
alternant entre finesse et épaisseur. Les vues aériennes sont particulièrement
agréables, et les passages silencieux peuvent donné de très belles scènes,
soutenues par un découpage alternant sans mal entre classicisme et
destructuration (cases qui s'imbriquent les unes dans les autres, se
superposent, rétrécissent, etc...). L'art de la contemplation peut s'y avérer des
plus maîtrisé. Les vues ensoleillées, la colorisation atypique, et la façon de
dessiner la nature sont eux aussi très réussit, mais force est de constater que
dès qu'il y a un peu de pénombre Michetz excelle beaucoup moins. Reste que
son dessin reconnaissable au premier coup d'oeil est souvent un régal.
Bref, Kogaratsu est une série à découvrir malgré ses quelques défauts, et cet
album est particulièrement réussit.