Résumé: Dans une improbable mégalopole contemporaine qui ferait la synthèse de New York, Paris et Metropolis, King David raconte l’ascension fulgurante d’un gosse des rues sans complexes au sein d’une organisation criminelle qui fait de lui son exécuteur en chef. Cet étrange avatar de la légende biblique de David et Goliath tranche par la tonalité très particulière de son écriture, alternance d’humour, d’hyper violence et d’une forme déroutante de poésie urbaine qui fait la part belle à des personnages plus grands que nature.
A
dapter l'histoire de David et Goliath en BD et, en même temps, la transposer dans le cadre de la mafia en plein cœur de l'Amérique. Au fond, pourquoi pas ? L'idée est originale et la rigueur de mise, tout dépendra du traitement. Et dans le traitement, il y a à prendre et à laisser.
Ca commence très bien, avec un dessin complétement trash, des couleurs incroyables... c'est plein de hachures, comme si c'était impossible de faire quelque chose de précis, de fignolé, sans se faire semer par les truands qu'on suit, à bout de souffle, dans une ville de dingues. Tout est sexe, drogue, alcool et corruption. Le rythme est fou, on ne s'arrête pas une seconde. Et puis, au fur et à mesure, on prend quand même un peu le temps de s'arrêter sur David, ses exploits, son ascension, ses pétages de plombs... enfin, sa vie dans l'organisation, avec ses hauts et ses bas, forcément, dans un monde où seule la vendetta a le dernier mot.
King David aurait pu être une vraie bombe. Qu'est-ce qui a foiré en cours de route, alors ? Difficile de mettre le doigt dessus, c'est comme une tension qui retombe, petit à petit, d'abord un peu et puis beaucoup. Trop de personnages, peut-être, avec des liens qu'on finit par perdre de vue. D'autres qui passent inaperçus dans la foule. Sûrement une contrainte due à l'histoire de base, mais bon, c'est dommage. La fin n'est sans doute pas vraiment à la hauteur non plus, comme si on avait passé son temps à attendre quelque chose qui ne vient pas. Un feu d'artifice final qu'on espérait et dont on a du mal à faire le deuil.
Décevant, ce King David, alors ? Certainement, oui, mais surtout au regard des espérances soulevées par le pitch et les premiers visuels. Le résultat n'est pourtant pas mal du tout, et même supérieur à la moyenne de ce qu'on peut voir pour le moment... C'en est presque injuste, mais comment voulez-vous aborder un livre sans craintes ni espoirs ?