Le 04/06/2025 à 18:21:11
On retrouve dans ce deuxième tome, tous les ingrédients qui m’avaient ravi à la lecture du premier volume : le réalisme de ses personnages, notamment la relation conflictuelle entre un père et son fils, l’intelligence et la noirceur de son scénario, son appel constant à l’Histoire et surtout le superbe dessin de Jason Shawn Alexander (Killadelphia 2019, #7-12). Si elles sont bien sûr toujours omniprésentes, les références à l’Histoire et à la culture afro-américaine m’ont paru moins diverses que dans le premier tome. En raison de leur immortalité, la plupart des vampires voient leur histoire personnelle racontée par le prisme de l’esclavage. Mais cet élément m’a surtout paru servir de justification à toutes sortes de vengeances gores. Puisqu’il faut bien faire avancer l’histoire et se débarrasser des vampires qui pullulent désormais à Philadelphie, le scénario de Rodney Barnes est maintenant orienté vers l’action et s’achève dans un voyage fantastique vers l’au-delà et les différentes incarnations de la mort. Le dessin d’Alexander me plait toujours autant. J’adore son trait gras et encré qui correspond parfaitement à l’ambiance nocturne et horrifique de la série. Son style photoréaliste, décrit pas à pas dans le premier volume, est très réussi et me rappelle celui d’Alex Maleev et de Michael Lark sur Daredevil, de Tomm Coker sur Black Monday Murders ou encore de Martin Simmonds sur The Department of Truth. L’album s’achève sur un cliffhanger, il faut donc obligatoirement poursuivre avec le troisième tome. Malheureusement, alors qu’une vingtaine d’épisodes reste à ce jour inédits en VF, la suite parait compromise. Dommage car une trentaine de planches en noir et blanc, encore une fois superbes, achevait de nous teaser, par ses ties-in, l’arrivée d’une horde de loups-garous inspirés par les idées révolutionnaires de Malcom X (Elysium Gardens 2020, #1-6).BDGest 2014 - Tous droits réservés