Le 03/06/2025 à 18:16:45
C’est après vu Sinners au cinéma le week-end passé, réalisé par Ryan Coogler avec Michael B. Jordan dans le(s) rôle(s) principal(ux), que j’ai eu envie de relire cette série horrifique. Le film et le comics partagent en effet, au-delà de leur sujet central évident – les vampires –, un même intérêt marqué pour l’Histoire des États-Unis et en particulier celle des afro-américains (Killadelphia 2019, #1-6). L’histoire débute comme un polar classique, sur un rythme calme et se concentre d’abord sur la relation complexe entre un père et son fils, tous deux policiers, avant de nous faire progressivement découvrir les vampires. On sent par-là que Rodney Barnes écrit à l’origine pour la télévision. J’ai trouvé ses personnages bien campés et assez réalistes et ses vampires sont plus subtils que l’image gore et froide que l’on s’en fait habituellement. Certes, à un moment donné, il faut bien sortir les crocs et faire gicler le sang mais le scénario reste davantage orienté vers le thriller que vers l’horreur. Surtout, au-delà des vampires, le scénariste parle de la ville de Philadelphie, de sa population majoritairement afro-américaine, de l’Histoire des États-Unis (notamment de John Adams, le deuxième Président américain, et de la guerre de Sécession), de l’esclavage, des discriminations raciales persistantes et plus généralement de la politique de son pays. Ainsi, il est utile d’avoir un minimum de culture américaine pour apprécier toutes les références rencontrées. Loin d’être un comics woke pour autant, ces éléments forment un contexte intéressant et original pour une histoire à mi-chemin entre la série policière et la série sur le vampirisme. Bref, un excellent premier arc, intelligent, qui plus est superbement illustré par Jason Shawn Alexander, dont le sujet et son traitement historique m’ont beaucoup fait penser à American Vampire par Scott Snyder et Rafael Albuquerque.BDGest 2014 - Tous droits réservés