Info édition : Couverture avec vernis sélectif.
Contient un cahier de 4 pages sur les recherches graphiques de Raoul Paoli
Résumé: Katsuo, un adolescent résolument moderne, se retrouve en possession d’un sabre magique qui le transporte en plein Japon médiéval.
Il y rencontre son maladroit aïeul, Honjo, et se retrouve embarqué à ses côtés et ceux de Naomi, une jeune et intrépide guerrière, dans une quête pour retrouver Zatoïchi, un célèbre samouraï. Car celui-ci est le seul à pouvoir empêcher le retour du Samouraï noir, un terrible seigneur de guerre détenteur d’une armure magique.
Entre sauver le Japon d’antan ou retourner dans son époque, Katsuo va devoir faire un choix. À moins que les deux ne soient inextricablement liés…
A
lors que son grand-père s'impatiente dans le Dojo en l'attendant, Katsuo reste devant sa console. Comme tous les ados de quatorze ans, il pense plus à traîner au lit et jouer aux jeux vidéos qu'aller s'entraîner au kendo. Peu lui importe de prendre, une fois adulte, la direction de l'école familiale, il préfère vivre tranquillement en attendant de savoir ce qu'il fera de sa vie. Enfin ça, c'était avant qu'il ne suive, une nuit, son grand-père dans le sous-sol de la salle d'entraînement. Là-bas, il fera une découverte qui va changer sa vie...
À première vue, cette nouvelle série publiée par Jungle semble partir sur des bases connues, voire éculées : un adolescent comme un autre, en rupture avec l'autorité symbolisée par un aïeul soucieux des traditions et un peu rigide. En guise d'exotisme, une vieille légende de samouraïs avec Tokyo pour décor et un trait aux influences manga pourraient finir d'effrayer un lectorat saturé de titres coulés dans le même moule. Pourtant, l'histoire imaginée par Stéphane Tamaillon et Franck Dumanche surprend - un peu - et décolle rapidement. En effet, après une brève mise en place, l'action accélère et le jeune garçon est rapidement plongé dans le vif du sujet. Si le contexte et la situation n'ont pas l'originalité de Frnck (chez Dupuis) par exemple, l'ambiance, le ton et le rythme n'ont rien à lui envier.
Certes, le graphisme de Raoul Paoli ne ravira pas tous les publics, notamment à cause d'expressions un peu « faciles » et d'inspiration manga revendiquée et assumée, toutefois la constance de son trait comme son dynamisme font mouche. De plus, grâce à une mise en page claire et dénuée d'effets inutiles, la lisibilité est au rendez-vous. Côté intrigue, pas de grosses surprises concoctées par le duo de scénariste toutefois, si certains rebondissements n'étonneront pas les lectrices et lecteurs les plus chevronnés, ils restent bien amenés et l'ensemble se tient. Les dialogues, avec quelques répliques drôles, sont fluides et permettent de se plonger aisément dans les pas de Naomi, Honjo et du héros en quête de l'armure du Samouraï noir.
Sans trop en faire, Katsuo se démarque avec efficacité et talent d'une part importante de la production jeunesse japonisante, trop souvent (mal) calibrée. Humour, action, aventure, voilà les ingrédients d'une série enjouée que le public visé lira avec plaisir.