L
e hasard n’a pas de prise sur la vie d’Hiromi qui a déjà planifié toute son existence. C'est du moins ce qu’il croit jusqu’à ce qu’il rencontre les trois membres du club ciné de son lycée. Embrigadé à son corps défendant, le jeune homme se montre d’abord réticent et s’accroche souvent avec Takuma, le chef du trio. Puis, sa passion pour les films l’emporte et il finit par s’intégrer au groupe. Malheureusement, le club est menacé de dissolution faute de participants et la tentative du quatuor pour éviter cela en projetant une de leurs bobines tourne au désastre. Déjà bien abattus, Hiromi et les autres apprennent en plus que la petite salle de quartier où ils aiment venir risque de fermer. Leurs rêves cinématographiques semblent bien mal partis...
Après des Milliers de larmes et Haru Hana, les éditions Tonkam ont publié un nouveau titre de Yuana Kazumi qui s’inscrit bien dans leur collection Sentimenal Comedy. Dans ce diptyque, la romance stricto sensu cède le pas devant la passion artistique de quatre lycéens pleins d’espoir. Comme d’habitude, l’auteure met en scène des personnages aux caractères assez différents mais complémentaires, qui s’avèrent rapidement attachants et qu’elle développe suffisamment malgré la brièveté de la série. Au fil des deux albums suivant un rythme bien marqué, les protagonistes connaissent un enchaînement de tribulations qui les bousculent sans douceur et poussent en particulier Hiromi dans ses retranchements. D’abord aveuglé par ses œillères, ce dernier évolue tout au long du récit, passant souvent de l’enthousiasme au découragement, doutant de lui, cherchant sa voie sans oser admettre qu’il l’a trouvée, parce qu’elle l’éloigne d’une existence un peu trop bien réglée et plus sécurisante.
S'appuyant sur le trait reconnaissable et agréable de Yuana Kazumi, Kachinco Clap ! évoque avec fraîcheur, simplicité et une certaine justesse, la naissance d’une vocation. L'ensemble est plaisant, positiviste et fait aisément pardonner la légèreté de l'intrigue.